Les espaces virtuels joueront un rôle important dans le monde des affaires, et devraient avoir autant d'importance que l'Internet d'aujourd'hui dans les entreprises dans cinq ans, c'est ce que prédit une étude du cabinet Forrester. Mieux encore, ces espaces (qui ressembleront au célèbre Second Life) devraient leur apporter de la valeur ajoutée : facilité de collaboration sur un projet, économies de locaux et transactions commerciales. D'après le cabinet américain, les outils collaboratifs actuellement disponibles en entreprise sont relativement limités. Forrester a alors comparé le Web tel qu'il est aujourd'hui et les mondes virtuels. Première différence, Internet est en 2 D, dans les mondes virtuels on passe à la 3 D. La représentation et la marge de manoeuvre de l'utilisateur est également différente. Dans le premier cas, si une personne consulte une page Internet, elle a rarement l'occasion de voir qui visionne cette même page, et interagir avec les autres connectés. Dans les mondes virtuels, l'internaute dispose d'un avatar (avec un nom, un titre, une fonction, un visage...) qui peut rencontrer d'autres personnes, discuter (via la voix sur IP), accéder aux équipements et aux locaux de l'entreprise, mais aussi exprimer des émotions ou manifester des comportements (sourire, acquiescer, serrer une main...). Avec un tel outil, tous les scénarios sont possibles : on peut par exemple imaginer une entreprise donnant rendez-vous sur son monde virtuel à l'ensemble de ses salariés, dispersés dans plusieurs filiales, pour participer à une réunion ou à un projet en direct et en images. Les avatars seront répertoriés dans un annuaire d'entreprise et contrôlés par un système sécurisé afin d'identifier clairement les personnes physiques (pour limiter les accès à certaines pièces ou à certains documents par exemple). Cet élément pose d'ailleurs problème, car pour le moment les avatars ne possèdent aucun statut juridique. Un potentiel collaboratif et économique à découvrir Le cabinet encourage donc vivement les entreprises à explorer ces environnements virtuels, afin d'en découvrir le potentiel collaboratif. Ce modèle est particulièrement intéressant pour des professionnels comme les chirurgiens, les architectes, les ingénieurs ou les créateurs qui utilisent des logiciels de conception assistée par ordinateur (CAO). Les entreprises disposant de plusieurs filiales ou d'une flotte de commerciaux mobiles utiliseront probablement les mondes virtuels pour communiquer avec leurs collaborateurs éloignés. Selon le cabinet, ce changement de modèle permettra aux entreprises de réaliser des économies, car elles investiront moins dans des bureaux, mais davantage dans la construction d'un univers virtuel. Pour l'instant, les mondes virtuels ne répondent pas tout à fait aux attentes des professionnels, notamment en termes de technologie. L'adoption de ces espaces rencontre également un frein culturel du côté des entreprises. Ces dernières sont encore réticentes, car beaucoup de personnes considèrent les mondes virtuels comme des endroits frivoles « où les personnes se rendent essentiellement pour se mettre en valeur ». D'après une autre étude de Forrester (publiée en juillet 2007), seules 14% des entreprises interrogées ont adopté les espaces virtuels, et 44% sont en cours de réflexion, voire de développement, ce qui reste très encourageant. On peut donc imaginer que demain ou après-demain, beaucoup de bureaux seront remplacés par des espaces virtuels.