Le chômage partiel commence à gagner l'industrie des composants. Lors d'un CE extraordinaire qui a eu lieu mercredi 16 décembre, la direction de STMicroelectronics Tours a annoncé sa volonté de recourir, début 2009, au chômage partiel. Cette mesure concerne la quasi totalité des salariés du site d'Indre et Loire : sur les 1 500 personnes employées à la production du site de Tours, près d'un millier seront en inactivité pendant une période de trois semaines, entre janvier et mars 2009. En conséquence, leur salaire brut sera amputé d'environ 10% ce qui provoque l'indignation des syndicats : « ST Microelectronics a pour actionnaires de référence les Etats français et italien, rappelle Marc Leroux délégué syndical central CGT de STMicroelectronics France. La société est donc largement subventionnée par l'Etat français et les collectivités locales et elle jouit d'une situation financière qui n'impose pas une telle décision. » Dans un communiqué publié en février 2008, l'Elysée ne manquait pas de souligner le « caractère stratégique des activités de STMicroelectronics », précisant que cette prise de participation visait à préserver un actionnariat stable entre les parties françaises et italiennes, afin de favoriser le développement de la société et son indépendance. Problèmes de facturation, recul de la demande et report des commandes ST Microelectronics, qui emploie actuellement 52 000 personnes, dont 11 000 en France, a annoncé que son chiffre d'affaires pour le quatrième trimestre serait en dessous des prévisions indiquées. La société prévoit entre 2,2 milliards et 2,35 milliards de dollars de CA sur cette période, à comparer aux 2,7 milliards de dollars du trimestre précédent, soit une évolution séquentielle qui se situe dans une fourchette comprise entre environ -12,8% et -18,4%. La révision de cette prévision de chiffre d'affaires est la conséquence du ralentissement récent dans les facturations, des changements récents et importants de la demande et des reports de commandes pour le mois de décembre. Cette situation reflète les faiblesses déjà connues dans l'industrie, dans la plupart des régions et segments de marchés, et en particulier dans les communications sans fil, l'automobile et les périphériques informatiques.