IBM a profité de la conférence annuelle Lotusphere, qui se tient à Orlando jusqu'au 25 janvier, pour présenter Lotus Connections, un outil de travail collaboratif et de réseau social pour entreprises. L'initiative de Big Blue illustre la tendance des services appartenant à la sphère du Web 2.0 à ne plus se cantonner au grand public et à investir le champ professionnel. En présentant Connections, IBM établit en outre une distinction entre les outils collaboratifs traditionnels destinés à un usage personnel - wikis, blogs, etc. - et les mêmes outils à vocation professionnelle. Les facteurs clés pour les entreprises sont la sécurité et l'intégration, deux éléments sur lesquels Big Blue affirme s'être appuyé pour développer Lotus Connections, tout en conservant la souplesse des instruments grand public : « les salariés demandent le même niveau d'efficacité pour leurs outils personnels que celui qu'ils trouvent déjà dans leur vie personnelle », confirme ainsi Ben Bisconti, le vice-président de la division Lotus Software Products. Connections, cinq briques pour tout partager La suite Connections regroupe cinq outils utilisables en ligne, testés pendant des mois par les salariés d'IBM (la version finale devant être commercialisée dans le courant du premier trimestre). « Profiles » permet aux utilisateurs de publier des renseignements sur leurs centres d'intérêts ou leurs compétences, et de rechercher des personnes à partir de ces mêmes critères. « Communities » rassemble les utilisateurs qui partagent les mêmes centres d'intérêts ou ont des missions similaires. Une communauté peut rassembler aussi bien des salariés d'un même groupe - quel que soit le pays dans lequel ils se trouvent - que des partenaires ou des clients. Ensemble, ils discutent des thèmes qui les concernent, recueillent des avis en organisant des sondages ou partagent des ressources. Avec le module « Activities », les salariés disposent d'un tableau de bord leur permettant de gérer des projets en commun. Ils peuvent ainsi partager des fichiers et travailler dessus à plusieurs, utiliser une messagerie instantanée, etc. La brique « Dogear » fonctionne sur le modèle des favoris : les utilisateurs peuvent associer des tags à leurs documents ou à des sites Internet, qui pourront par la suite être retrouvés et consultés par leurs collègues à partir d'une recherche sur des mots clés. Le dernier module s'apparente à une plateforme avec laquelle il est possible de créer et d'éditer des blogs ainsi que d'y chercher des informations. Pour illustrer le type d'usage que permet Connections, IBM imagine l'exemple d'un investisseur souhaitant obtenir des informations sur la croissance du secteur technologique. En tapant les mots clés idoines, il peut consulter une liste de personnes spécialisées dans ce domaine, ainsi que des favoris, des blogs ou des communautés ayant un lien avec son sujet et créés par ses collègues ou un réseau de partenaires, où qu'ils se trouvent sur la planète. Parallèlement à Connections, IBM annonce le lancement de Lotus Quickr, un autre outil entrant dans la sphère du travail collaboratif. Il permet de connecter la plupart des outils collaboratifs, qu'il s'agisse de produits signés Lotus - comme Notes - ou issus de la concurrence. Autre signe - plus anecdotique - de l'intérêt que semble porter IBM aux réseaux sociaux : Big Blue ouvre, ce 23 janvier, un bureau Lotusphere sur Second Life, le monde communautaire virtuel. Les avatars des utilisateurs pourront y rencontrer ceux des salariés de Lotus qui répondront à leurs questions sur les produits de la marque. IBM entend également lancer Sametime 7.5.1, la dernière version de sa messagerie instantanée, en avril. Elle inclura des connexions à Office et Outlook ainsi que des fonctionnalités de vidéoconférence. Enfin, Big Blue a présenté Lotus Notes et Domino 8, qui devraient passer en bêta en février. Un vrai besoin des utilisateurs ? Si les dirigeants d'IBM soulignent tout l'intérêt que peuvent représenter ces nouveaux outils pour les utilisateurs - « ils font travailler les gens plus efficacement » - les avis du public présent à Lotusphere se veulent plus nuancés. En témoignent les impressions de Geert Van de Steen, un consultant pour le cabinet belge Tech Team A.N.E. Il estime ainsi que les fonctionnalités proposées dans les produits sont presque trop nombreuses, et dépassent les besoins des salariés : « si je suggérais [à mes clients] d'utiliser ces nouvelles versions, ils se moqueraient de moi. Nous sommes des professionnels, nous n'avons pas besoin de ces choses fantaisistes », assène-t-il. Un avis qui tranche avec une étude Forrester d'octobre 2006 dans laquelle l'institut indique que les outils de réseaux sociaux sont sur le point de devenir des éléments indispensables aux entreprises - « elles ne pourront plus imaginer la vie sans eux », surenchérit IBM. D'après Forrester, la demande pour ce type d'outil a doublé entre 2005 et 2006.