La suprématie du modèle anglo-saxon du Master of Business Administration aurait-elle vécue? L'étude faite par le cabinet Noir sur Blanc auprès de 154 responsables de MBA de 28 pays montre, en tout cas, qu'avec la multiplication des formules de MBA nées ces dernières années (le tiers des MBA interrogés date de moins de dix ans), l'offre de l'Europe et de l'Asie-pacifique gagne nettement du terrain sur les cursus américains. Et ce, non seulement en nombre, mais aussi et surtout par la diversité des formats de programmes, à temps partiel, spécialisés, en alternance, à distance, etc, susceptibles de répondre aux impératifs des candidats potentiels. L'heure est aux aménagements et à la réduction de la durée de formation par rapport au modèle traditionnel (18-24 mois). Le tassement de la demande y incite, tassement lié à la conjoncture économique qui rend plus aléatoire un retour rapide sur un tel investissement en temps et en argent. Face au moindre nombre de candidats potentiels, les responsables cherchent de nouvelles niches d'expansion par divers moyens: nouveaux diplômes, joint-ventures entre établissements, campus à l'étranger, etc. "L'offre européenne, plus variée et plus internationalisée que beaucoup de programmes nord-américains, est, à cet égard, particulièrement inventive", note l'analyse de Noir sur Blanc. Non sans susciter quelque inquiétude quant à la lisibilité de cette offre hétérogène. L'accréditation internationale, émanant essentiellement de trois organismes (AMBA, AACSB, EFMD), reste, selon les responsables de cursus, le meilleur moyen de rester visible dans ce foisonnement. Condition nécessaire mais non suffisante: d'où l'attention apportée aux outils marketing et de communication autour de ces cursus, de leurs réseaux d'anciens et de la réputation de leurs partenaires académiques. Autre mutation en cours: l'émergence rapide des nouveaux marchés asiatiques, Inde et Chine, principalement qui fait émerger un besoin de formation de cadres de haut niveau. "Dans un premier temps, les formations de bachelor ou de master, moins élitistes, pourraient suffire. Mais, compte tenu du poids démographique de ces pays, on peut s'attendre à terme à une nouvelle progression de la demande vis-à-vis des MBA". Pour info: www.noirsurblanc.com