Pour dessiner le Web de demain, mieux vaut tout reprendre à zéro, pensent beaucoup d'experts américains. L'objectif : bâtir un Internet plus sûr, et plus facile à gérer. Quitte à tirer un trait sur les paquets IP, si nécessaire. Depuis quelques années, les Etats-Unis y travaillent. La NSF, National Science Foundation, finance plusieurs projets universitaires à travers Future Internet Network Design (Find). La NSF passe aujourd'hui à la vitesse supérieure, en fixant l'objectif 2011 pour Internet de demain, nom de code GENI, Global Environment for Network Innovation. Une entreprise américaine a été placée à la tête de GENI : BBN Technologies. Elle recevra 10 M$ en quatre ans pour coordonner le travail des chercheurs de tous horizons, et pour définir un calendrier précis. Surtout, BBN devra mettre en place une sorte de simulateur, qui permettra de tester les idées des chercheurs, sans endommager le réseau Internet existant. BBN Technologies fait partie des pionniers d'Internet. Fin 1960, l'entreprise obtenait le contrat de développement d'Arpanet, réseau primitif reliant quatre universités : l'ancêtre d'Internet. Les chercheurs de BBN ont également participé à la création de l'email. C'est l'un d'entre eux, Ray Tomlinson, qui eut l'idée d'utiliser le symbole @ pour construire nos adresses mail. GENI, la prochaine infrastructure Internet, devrait coûter 350 M$. Auxquels s'ajoute plusieurs milliards de dollars, somme que les entreprises devront dépenser pour adapter leurs matériels et programmes aux nouveaux protocoles. Pendant un certain temps, GENI cohabitera avec l'actuelle infrastructure d'Internet.