La concentration dans le secteur de l'accès à Internet n'est pas terminée. Après le rapprochement de Neuf et de Cegetel en 2005, ou le rachat de Club Internet par Neuf, le groupe présidé par Jacques Veyrat aurait pu frapper un nouveau grand coup en fusionnant avec Iliad, la maison mère de Free. C'est ce que rapportent nos confrères des Echos, qui lèvent le voile sur des discussions secrètes menées depuis février entre les deux acteurs. Des négociations qui auraient été suffisamment avancées pour que le projet - une fusion par échange d'actions - soit présenté au comité stratégique de Neuf Cegetel et que Jacques Veyrat indique, en juillet, que « des rapprochements interviendront entre Numericable, Free et Neuf ». L'opération aurait probablement abouti sans les velléités manifestées par les protagonistes pour le contrôle du futur nouvel ensemble. Quand bien même Free peut se targuer d'avoir largement contribué au développement d'un ADSL à tarif raisonnable en France, ses prétentions paraissent démesurées. En effet, au regard du poids des capitaux des deux entités (6,9 Md€ pour Neuf , 3,8 Md€ pour Iliad), Neuf aurait logiquement dû prendre les commandes. Or Iliad aurait réclamé 30% du capital - pour détenir une minorité de blocage - et le contrôle managérial. En réponse, Vivendi (actionnaire à 40% de Neuf) opposait une fin de non recevoir qui mettait un terme au projet de rapprochement. Un terme provisoire toutefois car, comme le soulignent les Echos, l'idée d'une fusion n'est pas définitivement enterrée. Notamment en raison des avantages qu'une telle association procurerait aux deux acteurs : en cumulant leurs abonnés, ils feraient presque jeu égal avec France Télécom et dégageraient des synergies estimées par la banque UBS à 250 M€ par an. Sans compter que cette alliance n'impliquerait plus qu'un seul réseau très haut débit - fort onéreux - à déployer.