Nicolas Sarkozy a un plan pour sauver la presse, et notamment la presse en ligne. Vendredi 23 janvier, le président de la République a présenté ses propositions, issues des travaux des Etats généraux de la presse écrite. Celles-ci visent à « répondre à l'urgence créée par l'effondrement des perspectives publicitaires sur la situation économique des entreprises de presse pour 2009 ». L'un des chantiers prioritaires de Nicolas Sarkozy concerne la presse en ligne. « Ce n'est pas le sujet le plus facile », souligne le chef de l'Etat, mais c'est un dossier incontournable car « si la presse ne prend pas le virage d'Internet, elle n'aura aucune réponse à offrir aux générations natives du numérique ». La situation est d'autant plus compliquée qu'il n'existe « toujours pas de modèle certain de réussite pour la presse en ligne ». Vers un statut d'éditeur de presse en ligne Nicolas Sarkozy évoque en premier lieu la création d'un statut d'éditeur de presse en ligne. Il sera accordé aux entreprises qui répondent au moins à deux critères. D'abord, l'emploi de journalistes professionnels. Ensuite - et c'est un critère qui mériterait une exégèse - « le caractère journalistique du traitement de l'information ». Dans un souci de clarification des statuts d'hébergeur et d'éditeur, Nicolas Sarkozy prévoit de soumettre les éditeurs de presse en ligne à un « régime de responsabilité exigeant adapté à la réalité de la presse en ligne qui se nourrit de la participation des internautes. Ce n'est pas parce qu'on est sur Internet qu'on doit être irresponsable. » Les éditeurs de presse en ligne bénéficieront du régime fiscal des entreprises de presse, ce qui inclut notamment une exonération de la taxe professionnelle. Par ailleurs, le locataire de l'Elysée rappelle qu'il poursuit « un travail de conviction indispensable auprès des partenaires européens pour obtenir que les taux réduits de TVA soient étendus à la presse en ligne ». De fait, le chef de l'Etat déplore « une situation doublement stupide où la presse en ligne est défavorisée par rapport à la presse papier et la presse numérique payante est défavorisée par rapport à la presse numérique gratuite. Ca n'a pas de sens. » Les droits d'auteur adaptés à la presse en ligne Autre mesure, l'Etat doublera ses dépenses de communication institutionnelle vers la presse écrite, dont la presse en ligne. Celle-ci pourra aussi profiter de dons des particuliers : un système de mécénat sera mis en place, qui permettra aux donateurs de déduire de leurs impôts 66% des sommes versées aux titres de presse. Enfin, « l'innovation suppose que le régime des droits d'auteur soient adaptés » à l'ère numérique. Selon Nicolas Sarkozy cela consiste à « remplacer un droit lié à un support par un droit lié à un temps d'exploitation de 24 heures ». Ce projet, qui sera proposé au législateur « dans les meilleurs délais », vient bouleverser le système actuel de la presse écrite, où chaque article « doit être payé autant de fois qu'il est publié ». Une situation mal vécue par les patrons de presse, source de nombreux conflits dans les rédactions. Si Nicolas Sarkozy reconnaît que « 24 heures, c'est un peu court » avant que les journalistes perdent leurs droits sur leurs écrits, sa proposition constitue « un premier pas ».