Nokia n'a visiblement pas apprécié la façon, dont la CCIA (Computer and Communications Industry Association) a rendu les armes en rase campagne devant Microsoft et a claqué la porte de l'association. La CCIA a été l'un des adversaires les plus acharnés de Microsoft au cours des dernières années, et a systématiquement témoigné contre l'éditeur dans ses différents procès antitrust, quand elle ne s'est pas portée partie civile. Mais hier, elle a annoncé la conclusion d'un accord à l'amiable avec l'éditeur de Redmond, moyennant espèces sonnantes et trébuchantes.


Lors du procès antitrust lancé par le département de la justice US contre l'éditeur, Ed Black son président n'a pas hésité à comparer Microsoft à un Borg (les amateurs reconnaîtront une race prédatrice de la série Star Trek, qui assimile l'ensemble des autres civilisations qu'elle rencontre dans sa monoculture, NDLR ). Black a aussi mené la bataille contre Microsoft aux côtés de la Commission Européenne. Un rapport de la CCIA estimait ainsi en janvier que "Windows XP pousse les pratiques abusives de Microsoft à un niveau jamais atteint, visant à protéger illégalement les monopoles de Microsoft… et à éliminer ses concurrents sur des marchés émergents."


Depuis hier pourtant Black a adopté un tout autre registre. Il est vrai que dans le cadre de l'accord à l'amiable signé avec Microsoft, la CCIA renonce à toute poursuite dans le cadre du procès antitrust américain, ce qui de facto met un terme aux dernières poursuites en cours. L'association accepte aussi de retirer son soutien à la commission de Bruxelles. Elle va donc retirer sa plainte déposée en février 2003 et stopper sa collaboration avec la commission dans le cadre de l'appel interjeé par Microsoft auprès de la cour de Justice de l'Union.


Dans un communiqué, la CCIA indique que les termes financiers de son accord avec Microsoft son confidentiel. Le nouvel Ed Black se félicite " de cet accord et espère que sa relation avec Microsoft et les autres membres de l'industrie permettront “de s'occuper de problèmes plus importants concernant des millions d'individus et le futur de l'industrie". Le quasi-monopole de Microsoft sur les OS et les suites bureautiques n'est visiblement plus un "problème" pour Black qui ajoute vouloir travailler sur des sujets clés comme "l'accès internet pour tous, le support à la recherche,…". Et la faim dans le monde ?

Rien d'étonnant que dans ce contexte, Nokia ait préféré tirer sa référence. Comme l'indique une porte-parole de l'équipementier à nos confrère du wall Street Journal" Nous étions en désaccord avec l'accord à l'amiable, tant du point de vue de sa substance que de la façon dont il a été conclu". Pour une fois, Ed Black n'a pas apporté de commentaire. Il est vrai que les détails financiers de l'accord entre CCIA et Microsoft sont couverts par un accord de confidentialité. A la CCIA, la parole est d'argent, mais le silence est d'or…