Eric Besson revient sur les motivations du gouvernement à s'engager dans l'ouverture des données publiques : « d'une part il faut renforcer la transparence de l'action de l'Etat et rapprocher les services publics des usagers. D'autres part cela constitue un facteur d'innovation et un enjeu de compétitivité économique et scientifique ». Concrètement, le gouvernement donne plusieurs exemples d'applications proposant des services fondés sur des données publiques mais avec une valeur ajoutée que seuls des acteurs privés peuvent apporter. « La mise à disposition du plan du métro permettrait l'émergence d'un réseau social des usagers qui pourraient s'informer sur les éventuels incidents ou formuler des commentaires sur les artistes qui s'y produisent » illustre Eric Besson. C'est un créneau sur lequel se positionne CheckMy!Metro, mais cette start-up rencontre encore des difficultés pour obtenir les plans et les horaires des métros. 

Ouvrir l'accès pour progresser

Cette démarche vers l'Open Data est fortement encouragée par quelques économistes. On citera David Thesmar, auteur de « La Société translucide - Pour en finir avec le mythe de l'Etat bienveillant », paru en mai 2010, qui souligne tout l'intérêt de l'exploitation de ces masses de données entassées par les organismes publics. Coïncidence, il s'exprimait lors d'un déjeuner organisé par la DFCG (Association des Directeurs Financiers et des Contrôleurs de gestion), le mardi 12 juillet, veille de la conférence de Eric Besson. « L'usage de ces données ne va pas tout résoudre, mais cela permettra de progresser » dit-il, dans un univers qui aura pâti fortement de l'opacité comme lors de la crise des subprimes.

Les données publiques permettront d'ouvrir à des intervenants extérieurs à un domaine, tels que des statisticiens, des journalistes ou des experts, un tas d'informations permettant d'apprécier l'état d'un marché ou les résultats d'une politique publique, comme la mise en place de la vidéo-surveillance, par exemple.

Il cite alors l'exemple de la CNAM (Caisse Nationale d'Assurances Maladie) qui détient les enregistrements sur les parcours médicaux des Français. « Traiter toutes ces données permettrait de connaître l'efficacité des médicaments, en particulier lorsqu'ils sont employés avec d'autres traitements et donc de connaître l'impact des interactions, ce à quoi les laboratoires privés n'ont pas accès puisqu'ils ne suivent habituellement lors des tests que leur propre molécule ».

Or, ces données sont jalousement contrôlées par la CNAM, qui complique à outrance les modes d'accès à ces informations. Récemment toutefois, un monsieur Open Data aura été nommé avec comme tâche de faciliter les accès à ces données. De quoi lancer réellement le mouvement pour tirer le meilleur de ces masses d'informations.