11g est la première refonte majeure du SGBD Oracle depuis 4 ans. Elle concerne, avec 275 000 entreprises clientes dans le monde, la plus importante part de marché en valeur (47,1% selon le Gartner Group). De l'avis général, 11g est, effectivement, une version charnière. Non seulement ce SGBD améliore nettement les performances de 10g mais aussi, et surtout, il apporte de très nettes améliorations en terme d'administration. Parmi 400 à 500 nouveautés et améliorations, selon les sources, ce sont surtout celles qui concernent "l'intelligence" de 11g qui devraient faire son succès. Oracle insiste à juste titre sur les capacités d'auto-diagnostics, d'auto-administration et d'auto-configuration de son dernier produit. Concrètement, 11g est capable d'optimiser sa gestion mémoire, le partitionnement des données et des tables et de faire remonter des alertes de dysfonctionnement. De quoi faciliter grandement le travail des administrateurs qui disposeront aussi de différents outils pour réduire de façon drastique le temps que prennent les mises à jour et les changements de configuration. Sachant que, obligation de traçabilité et obsession de datamining aidant, la quantité de données stockées dans les SGBD triple tous les deux ans, Oracle met aussi l'accent dans 11g sur la capacité à optimiser le stockage. Le cas d'école mis en avant fait passer la facture systèmes de stockage de 1 million à 60 000 $ ! Qui dit mieux. Toutefois, la mauvaise réputation que s'est forgée Oracle en comblant les failles de sécurité avec une lenteur record peut inciter les utilisateurs à décider qu'il est urgent d'attendre la release 2 de 11g plutôt que d'essuyer les plâtres sans le franc soutien de son éditeur. Au corps défendant d'Oracle, l'éditeur a maintenu 11g neuf mois en phase bêta. Par ailleurs, on est à la limite de la pré-annonce puisque Oracle ne peut que promettre la "sortie" de la version Linux de 11g pour le mois d'août sans être capable de donner des prix ni d'annoncer des dates de "sortie" pour les versions Windows, Unix et grands systèmes. D'après une enquête du club des utilisateurs Oracle, 35% d'entre eux prévoient de migrer vers 11g d'ici douze mois et 50% dans les deux ans qui viennent. Une certitude, Oracle sera bien placé début 2008 lorsque Microsoft lancera la version 2008 de SQL Server, le seul SGBD qui ne cesse de lui grignoter des parts de marché.