Il n’y a plus guère de logiciel qui évolue sans recourir à l’apprentissage machine pour l’un ou l’autre de ses processus. Dans ce domaine, il fallait donc qu’Oracle sorte des sentiers battus avec une mise en œuvre qui soit, pour le moins, « révolutionnaire ». C’est en tout cas le qualificatif employé par Larry Ellison, co-fondateur et CTO de la firme, pour présenter sa base de données cloud autonome, basée sur Database 18c, et ses outils de sécurité renforcés au machine learning, lors de sa traditionnelle allocution d’ouverture d’Openworld, ce dimanche 1er octobre. L’édition 2017 de la conférence annuelle se tient jusqu’au 5 octobre à San Francisco.

Comme le suggère son nom, l’Autonomous Database Cloud est entièrement automatisée, ce qui permettra de se passer d’une intervention humaine pour administrer cette base de données dans le cloud, la mettre à jour, lui appliquer des correctifs en cours d'exécution et la tester. La base s'auto-répare. Quant aux outils de cyberdéfense recourant au machine learning, ils permettront de détecter et d'intervenir sur des attaques en temps réel. Selon Oracle, les arrêts prévus et imprévus sur sa base de données autonome pourraient se limiter à moins de 30 minutes par an. Larry Ellison a insisté sur les capacités « instantanément élastiques » du service permettant de ne jamais provisionner plus de ressources que nécessaire.

Une migration des compétences

Cela posé, les DBA qui se consacrent à l’administration des bases de données Oracle doivent-ils craindre pour leurs métiers. Pour Larry Ellison, il va effectivement se produire une migration des compétences autour des bases de données. Le CTO estime que cette expertise va se déplacer sur d’autres domaines : la modélisation de la base, la conception du schéma relationnel, les différents types d’analyse de données, incluant le machine learning, ainsi que la mise en place de politiques autour de tous les éléments essentiels au fonctionnement qu’il faut inclure dans les procédures de reprise après sinistre, etc.

Depuis l’annonce, il y a quelques jours d’un contrat universel pour ses services IaaS et PaaS, on comprend clairement qu’Oracle s’en prend aux tenants du cloud public qui se sont imposés sur le marché tandis que lui prenait du retard. Sur Openworld, Larry Ellison s’est donc employé à comparer son service Autonomous Database Cloud à la base de données relationnelle RDS d’Amazon Web Services. Selon le CTO, la démonstration effectuée a utilisé des jeux de données réellement utilisés par Oracle pour tester la résistance et les performances de sa base. Le service d’AWS serait 8 fois plus cher pour des traitements identiques. Ce faisant, le fournisseur de Redwood Shores, dont les solutions sont réputées coûteuses, veut cette fois se présenter comme une alternative moins chère qu’AWS. Il va jusqu’à avancer pour sa solution un taux de disponibilité de 99,995% contre 99,95% pour celle d’AWS.