Ce world tour est en décalage avec les critiques faites publiquement par Larry Ellison à propos du cloud, qu'il considère comme un habillage et un mélange de technologies existantes. Lors d'un récent webcast dans lequel des cadres de l'entreprise s'exprimaient sur la manière dont la société envisage d'utiliser les éléments acquis avec le rachat de Sun Microsystems, certains ont déclaré que l'objectif principal d'Oracle serait d'aider ses clients à construire des cloud privés. En 2008, Ellison avait lui-même déclaré, non sans ironie, qu'Oracle ferait dorénavant des publicités sur le cloud. « Si la couleur orange est la nouvelle couleur à la mode, nous allons faire des blouses oranges. Et je ne vais pas m'opposer à cela, » avait-il déclaré. « Peut-être que nous en ferons une pub. Je ne vois d'ailleurs pas ce que nous ferions de plus pour le cloud computing que de changer les mots de certaines de nos publicités... » Oracle serait donc cloud natif... Mais la tournée de démonstration va apparemment tenter d'aller plus loin en détaillant de manière approfondie ce qu'Oracle va précisément faire en matière de cloud, une appellation malmenée et utilisée à grande échelle, depuis la virtualisation, jusqu'aux infrastructures informatiques modulaires comme celles vendues par Amazon Web Services, et aux services SaaS (Software as a Service). Au minimum, ces conférences viendront «dissiper le brouillard» entourant le sujet, à mesure que les « experts d'Oracle » clarifieront la manière dont les entreprises peuvent profiter du « cloud». Parmi les sujets abordés, les participants pourront récolter des conseils sur l'élaboration d'un cloud privé, apprendre comment transférer des environnements informatiques actuels vers une structure équivalente de type cloud, et comment utiliser les options de cloud publics comme les AWS. « Oracle doit simplement satisfaire une demande en cloud public, tant les forces du marché vont dans cette direction, » a déclaré China Martens du cabinet d'analystes 451 Group. « Mais l'une des questions à laquelle la compagnie doit faire face, est de savoir comment elle va inclure dans ses plans les technologies Sun, et ce travail n'est probablement pas achevé, » a t-elle ajouté. L'entreprise a déjà fait clairement savoir qu'elle n'avait pas de proposition immédiate à faire à Amazon, dans la mesure où l'entreprise avait abandonné les projets de Sun pour créer un service de cloud public. Selon China Martens, Oracle a le temps de formuler sa réponse. « Quoi que dise Larry Ellison, cela va se passer en plusieurs actes. Parfois aussi, Ellison dit juste ce qui lui passe par la tête. Et Oracle doit faire marche arrière et tout reformuler. C'est ce qu'ils font, lentement et soigneusement, » dit-elle. «Oracle peut avancer selon son propre rythme, mais l'entreprise doit toutefois montrer qu'elle est à l'écoute du marché et qu'elle n'est pas isolée dans sa bulle. »