Finalement, le bonus-malus écologique devrait se cantonner à l'automobile. Au fil des mois, Jean-Louis Borloo avait pourtant évoqué des extensions possibles à l'électroménager, aux écrans plats, et pourquoi pas à l'informatique et à l'électronique ? Résultat : tout comme Michèle Alliot-Marie pour cause d'Edvige, le ministre de l'Ecologie devait être reçu à l'Elysée en fin d'après-midi pour rendre des comptes. Il sera accompagné du ministre du Budget, Eric Woerth, et de la secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet. Hier, le premier ministre, François Fillon, s'était montré particulièrement hostile à toute nouvelle taxe verte. Selon l'AFP, de source gouvernementale, « la réunion est destinée à "mettre à plat toutes les mesures du Grenelle", alors que la question reste soumise à l'arbitrage du président de la République. » Un coup de poignard au Grenelle de l'environnement selon Noël Mamère, député-maire Verts de Bègles. Et d'expliquer chez nos confrères pourquoi le renoncement aux taxes écologiques est bel et bien une aberration économique : « aujourd'hui, nous payons très cher, au travers de la sécurité sociale, les polluants présents dans certains produits qui provoquent des maladies. Une fiscalité écologique entraînerait de vraies économies. » Une pollution dissimulée mais bien réelle Depuis l'an dernier, avec ce bonus-malus, les acheteurs de véhicules considérés comme peu polluants bénéficient d'une aide de l'état alors que les véhicules que l'on estime plus polluants doivent s'acquitter d'une taxe. Si les automobiles émettent de façon évidente des gaz à effets de serre, la pollution induite par les matériels électroniques et informatiques est davantage dissimulée, mais bien réelle. Substances chimiques toxiques, métaux lourds, produits non recyclables, la liste est longue. Il suffit de consulter régulièrement 'Guide to Greener Electronics' de Greenpeace pour s'en faire une idée. A noter par exemple qu'on ne sait toujours pas comment recycler la plupart des écrans plats du marché. Au mieux, les entreprises chargées de les démanteler conservent les dalles tout en travaillant en parallèle sur des processus de recyclage adaptés.