La start-up Elemental Cognition vient d’annoncer une levée de près de 60 M$. Si l’on ne connaît pas les noms des investisseurs de ce tout dernier tour de table, selon PitchBook, les investisseurs précédents incluent Breyer Capital, Bridgewater Associates, l'Université de Stanford et Palmisano. Des diriegants et les partenaires de Goldman Sachs & Co, Riverwood Capital et Redpoint Ventures sont également répertoriés dans la section « À propos » du site Web d’Elemental Cognition dans la section « Investisseurs et conseillers ». Pour mémoire, Elemental Cognition a levé – avant ce tour de table – un total de 108 millions de dollars en 4 tours de table, la dernière ayant eu lieu le 1er octobre 2022. Selon le dossier réglementaire déposé auprès de la SEC, Elemental Cognition pourrait d'ailleurs lever 5,7 M$ supplémentaires à l'occasion de ce dernier financement.

Si le nom d’Elemental Cognition ne dit rien, celui de son fondateur et actuel CEO est bien plus parlant. Il s’agit de David Ferrucci, chercheur primé en intelligence artificielle qui a constitué et dirigé l'équipe IBM Watson depuis sa création jusqu'à son succès historique dans Jeopardy en 2011. Il a par la suite remporté de nombreux pris pour son travail dans l’IA et est considéré comme un pionnier des applications Watson qui ont contribué à jeter les bases techniques de la division IBM Watson. En 2015, il fonde donc Elemental Cognition (EC), une entreprise d’IA axée sur la compréhension profonde du langage naturel et explorant des méthodes d'apprentissage qui aboutissent à des modèles d'intelligence explicables.

Deux premiers produits dédiés aux services financiers et à la planification de voyages

Dans sa vision, la jeune pousse « envisage un monde où la technologie de l’IA peut servir de partenaire de réflexion en construisant une compréhension partagée ». En clair : proposer une IA qui « réfléchit avant de parler » et serait capable de révéler le « pourquoi » derrière sa réponse. L’intelligence artificielle développée par EC s’appuie selon la société sur des « algorithmes de raisonnement avancés » qui « sont transparents et leur exactitude peut être prouvée ». Par ailleurs, « la partie neuro utilise des réseaux neuronaux pour trouver des modèles et générer des possibilités, tandis que la partie symbolique applique une véritable logique mathématique pour s'assurer que tout cela a un sens » affirme l’entreprise.

Pour l’heure, l’entreprise propose deux premiers produits, Cogent et Cora, qui fournissent des services de chatbot améliorés par l'IA pour le secteur des services financiers et la planification de voyages. Cogent se présente comme une solution de transformation des besoins de l'entreprise en applications intelligentes et interactives de résolution de problèmes et Cora accélère la recherche précise et fondée sur des preuves. Parmi ses premiers clients, on retrouve l’alliance mondiale de compagnies aériennes Oneworld – qui regroupe notamment American Airlines, British Airways, Qantas, Cathay Pacific, Canadian Airlines International – ainsi que la Penn State University. Pour sa part, Oneworld utilise la technologie d'EC pour son planificateur de voyage autour du globe. « L’IA d’EC dope la technologie qui alimente notre expérience de réservation et facilite le défi auquel nos clients sont confrontés » commente Rob Gurney, CEO de Oneworld.

Un aperçu du planificateur de voyage développé par OneWorld. (Crédit : OneWorld)

Notons enfin que la start-up, basée à New York, compte aujourd’hui près de 50 employés et a une politique de travail à distance que l’on pourrait qualifier d’ « à contre-courant » au vu des obligations de retour au bureau qui se multiplient chez les géants technologiques comme Amazon, Google, Zoom, etc. « Nous voulons que vous travailliez là où vous êtes le plus productif. Nous sommes 100 % distants aujourd'hui et aurons des options à distance même lorsque nous pourrons nous retrouver dans notre bureau », est-il précisé sur le site de l’entreprise.

Le chatbot alimenté par l'IA développé par EC est utilisé par les clients de l'alliance OneWorld. (Crédit : EC)