Lors d'une fête de la Saint-Sylvestre, Donald Trump a suggéré que la meilleure façon de garder ses secrets à l’abri des pirates était de créer un énorme trou d'air autour des données. « Aucun ordinateur n'est en sécurité », a-t-il déclaré à des journalistes réunis dans sa résidence de Mar-A-Lago en Floride, un rappel que de nombreux professionnels de la sécurité informatique approuveront sans doute. Le président élu a également partagé son avis sur la maîtrise des risques en matière de sécurité des données. Plus la peine d’envisager un passage au TLS ou à la cryptographie quantique : « Si vous avez un message important, écrivez-le et faites-le livrer par coursier », a-t-il déclaré, selon Associated Press.

La proposition de Donald Trump - qui reprend le conseil qu’il avait donné le 29 juillet à des commandants de l’armée - permettrait de créer un énorme vide d’air autour des communications secrètes et empêcherait leur piratage à distance. À l’échelle des communications gouvernementales, il faudrait une véritable armée de petites mains dignes de confiance pour transmettre les messages des fonctionnaires.

Un discours ambivalent

La sécurité, et les serveurs de courrier électronique ont occupé une place importante dans la campagne électorale présidentielle. Donald Trump a critiqué de façon récurrente l’usage d'un serveur privé pour traiter des courriels officiels du gouvernement par sa rivale Hilary Clinton au moment où elle occupait le poste de secrétaire d'État. Il a même encouragé des pirates russes à retrouver les courriels qu'elle avait supprimés. Malgré cela, le futur président a rejeté les allégations selon lesquelles la Russie aurait tenté d'influencer les élections américaines en menant des campagnes de piratage. La semaine dernière, quand le président sortant Barack Obama a annoncé des sanctions contre la Russie en réponse au piratage du Comité national démocratique, Donald Trump a déclaré aux journalistes : « Je pense que nous devrions reprendre le cours normal de notre vie ».

Ce dernier a prévu de rencontrer des responsables des services de renseignement américains pour discuter de ces accusations la semaine prochaine. Lors de la fête du Nouvel An, il a déclaré que les États-Unis « devaient être certains avant de porter une telle accusation ». Mais selon lui, « il sera peut-être difficile d’apporter les preuves nécessaires », a-t-il averti. « Je connais beaucoup de choses sur le piratage. Je sais notamment que le piratage est très difficile à prouver. Les attaques pourraient donc venir aussi bien d'un autre pays », a-t-il encore déclaré.