Chez Google, la vie privée n'est qu'une vue de l'esprit. C'est du moins le message que semble faire passer l'hégémonique acteur du Web après qu'un couple américain l'eut poursuivi pour avoir mis en ligne des photos de sa maison sur Street View. Ce service vient compléter Google Maps et Google Earth en offrant aux internautes des clichés réalisés par les équipes de Google dans les rues de plusieurs villes. Le moteur de recherche peut ainsi proposer des images prises au niveau du sol, en complément des photographies aériennes jusqu'alors disponibles. Rapidement, plusieurs internautes se sont inquiétés et ont protesté contre les clichés mis en ligne, ce qui a obligé Google à flouter les visages des passants et les plaques minéralogiques photographiés. Des mesures insuffisantes aux yeux d'Aaron et Christine Boring, selon lesquels les clichés de leur maison mis en ligne par Google illustrent « la conduite insouciante [du groupe] et ont causé des souffrances mentales (sic) ». En réparation, les deux Américains réclament 25 000$. Réponse laconique de Google : « Même en plein désert, la vie totalement privée n'existe pas ». Une assertion affligeante, aux yeux de Ken Boehm, le président du NLPC (National legal and policy center), un organisme de promotion de l'éthique dans la vie publique. Selon lui, « l'hypocrisie de Google est à couper le souffle. Peut-être que dans le monde de Google la vie privée n'existe pas, estime-t-il. Mais dans le monde réel, la vie privée revêt une importance fondamentale et est rognée petit à petit par des entreprises comme Google. »