Bousculés par des start-ups comme MobilEye, Lumotive, Trilumina, Velodyne ou encore Baraja pour la fourniture de composants électroniques destinés à la conduite autonome, les équipementiers automobiles n’ont pas dit leur dernier mot. Bosch, qui travaille déjà avec Tesla pour la fourniture des radars nécessaire au fonctionnement du système Autopilot, compte présenter ses premiers capteurs lidar (Light Detection and Ranging) au prochain CES de Las Vegas. Dans un véhicule autonome, la combinaison de caméras, de radars, de lidars – voir même de sonars (ultrasons comme avec les capteurs sur les pare-chocs) - est nécessaire pour assurer la circulation sur les voies publiques. Les ultrasons sont bien adaptés pour les courtes distances, les ondes radar repérant facilement les objets immobiles tandis que les lasers complètent efficacement les caméras qui ne font pas la différence entre les objets 2D et 3D. La télédétection par laser permet en effet de créer des représentations 3D des objets situés autour du véhicule.

Pour garantir une sécurité maximale en conduite autonme (niveau 4 et 5), il est indispensable de multiplier les sources d’informations pour détecter des obstacles fixes et mobiles de nuit comme par temps de pluie. Comme tous les capteurs lidars, la solution de Bosch mesure la distance aux objets cibles en les éclairant avec de la lumière laser et en mesurant les impulsions réfléchies. Elle est destinée à des distances proches et moyennes sur les autoroutes et dans les villes, et l'équipementier affirme qu'elle sera compétitive en termes de prix par rapport à ses concurrents. Valeo, par exemple, propose déjà un capteur lidar à ses clients travaillant sur des projets de voitures autonomes .

Une famille de capteurs pour la conduite autonome

Le lidar de Bosch vient compléter le radar LRR4 à six antennes déjà commercialisé par l'équipementier, qui dispose d'une portée de détection de 250 mètres et peut reconnaître jusqu'à 24 objets simultanément. Mais, comme tous les capteurs radars, il est moins précis angulairement que le lidar car il perd la vue des objets dans les courbes. Et il devient confus si plusieurs véhicules sont placés à proximité les uns des autres. Moins chers que les lidars, les capteurs radars offrent une bonne reconnaissance optique dans des conditions de pluie, de brouillard, de neige et de poussière à courte distance. C'est également vrai pour les caméras, dans une certaine mesure, ce qui explique sans doute pourquoi Bosch continue de perfectionner sa suite d'imagerie. L'entreprise affirme que ses ingénieurs ont réussi à amener la technologie des caméras utilisées dans les voitures à un « nouveau niveau » en l'améliorant avec l'IA afin qu'elle puisse détecter les objets, les classer par catégories (comme les véhicules, les piétons ou les vélos) et mesurer leur mouvement même lorsqu'ils sont partiellement obscurcis.

Des solutions privilégiées par Tesla, qui n’utilise toujours pas de lidars sur ses véhicules électriques dotés d’un système d’aide à la conduite de niveau 3 (Autopilot). Le CEO du constructeur automobile Elon Musk a d’ailleurs plusieurs fois affirmé que « le lidar est une course folle […] Quiconque compte sur le Lidar est condamné. Condamné ! Ce sont des capteurs coûteux qui ne sont pas nécessaires. C'est comme avoir tout un tas d'appendices coûteux. » Tous les constructeurs ne sont bien sûr pas du même avis. En partenariat avec Daimler, Bosch a testé ses équipements installés sur des Mercedes Classe S autour de la ville de San José, en Californie. Ces capteurs devraient se généraliser dans la décennie à venir avec la multiplication des systèmes d’aide à la conduite de niveau 3, puis dans un second temps de niveau 4.