Depuis 2002, la proportion de grandes entreprises ayant doté leur site Internet non seulement d'une rubrique RH, mais aussi de moyens de recueillir directement les candidatures aux postes ouverts à l'embauche, est passée de 33% à 57%. A ce jour, selon Keljob, le nombre d'offres d'emploi repérées sur les sites institutionnels est voisin de 30 000, soit 200% de plus qu'il y a deux ans. Ceci découlant de cela. « Pour ces entreprises, il suffit quasiment d'appuyer sur un bouton pour relancer le dispositif d'embauche. D'où l'effet quasiment mécanique. Le nombre d'offres en ligne gonfle fortement dès que le marché de l'emploi repart», observe Olivier Fécherolle, directeur délégué d'AdenClassifieds, société éditrice de Keljob.com. Cet effet d'accélération est, d'ailleurs, particulièrement net pour la fonction informatique. Selon les relevés mensuel de Keljob, celle-ci accapare près de 18% de l'offre d'emploi en ligne, tous sites confondus (sites de recrutement, rubrique RH des sites entreprises), en tête de la hausse de l'offre enregistrée en mars (+27% par rapport à mars 2006) tous métiers confondus. Selon l'étude Keljob passant au crible depuis six ans les pratiques de recrutement en ligne des 1000 plus grandes entreprises françaises, la forte réactivité - en volume - que confèrent leur propre équipement (saisie de CV directe ou en pièce jointe) s'accompagne de plus d'une évolution des comportements réciproques, entre chargés de recrutement et candidats. Quantitativement, si le taux d'entreprises ayant une rubrique RH sur leur site gagne encore trois points (76% en 2007, et 69% ayant une rubrique offre d'emploi), « il est probable qu'il ne progressera plus guère avec les firmes qui ont leurs raisons pour n'avoir pas cru bon le faire jusqu'ici », note Olivier Fécherolle. Néanmoins, le potentiel d'information accessible aux candidats est déjà considérable, susceptible d'enrichir l'argumentation de part (politique RH de l'employeur) et d'autre (positionnement du candidat). Internet pour pister et alerter les candidats L'usage de l'Internet mobile pour pister et alerter les candidats en est encore aux balbutiements. « Un usage potentiellement mieux accepté des personnes concernées que ne semblent le penser les employeurs », remarque Olivier Fécherolle. « En quelques mois, 130 000 personnes ont opté pour le nouveau service push SMS, qui n'est qu'une modalité parmi celles envisageables avec l'Internet mobile». Le milieu de l'intérim, réactivité oblige, étant l'un des plus avancés dans cette pratique. Le vecteur Internet est clairement entré dans les moeurs des deux parties comme outil de veille permanente. Du côté du vivier des candidats potentiels, 60% des internautes consultant les sites d'emploi sont en poste (étude de l'Appei, association professionnelle des sites spécialisés). Selon l'étude de Keljob, les recruteurs des grandes entreprises ont nettement développé leur tactique pour pister les candidats sur les blogs et autres sources d'informations personnelles. A tel point qu'il est recommandé aux candidats de vérifier par eux-mêmes les traces laissées sur Internet les concernant, ne serait-ce que pour éviter d'être surpris ou déstabilisé au moment du contact avec l'employeur.