Intel a déposé une réponse formelle à la plainte antitrust déposée par Advanced Micro Devices. (AMD). Le numéro un mondial des processeurs nie toute violation de la loi et accuse AMD de tenter de s'isoler d'une vraie concurrence.

Les hostilités entre Intel et AMD ont repris en juin dernier lorsque le fondeur texan a accusé Intel d'abuser de sa position dominante pour l'exclure de certains marchés.

Selon Bruce Sewell, le responsable des affaires juridiques chez Intel, "l'Innovation, l'investissement dans la R&D, l'attention aux clients et la qualité des produits sont la clé du succès d'Intel au cours des années passées". "Sous couvert de violation aux lois de la concurrence, AMD cherche à se préserver de la concurrence en limitant les capacités d'Intel à ajuster ses prix à la baisse. Au passage AMD espère continuer à maintenir des prix élevés ».

Dans un document de 63 pages, Intel détaille sa stratégie pour un procès qui pourrait durer des mois, voire plusieurs années. Intel entend mettre en lumière les failles dans les choix d'entreprise d'AMD et entend prouver que ce sont ces failles qui sont responsables de la faible part de marché de la firme, non le comportement d'Intel.

Intel admet distribuer des "market development funds" aux constructeurs pour les aider à mettre en avant leurs produits. La firme confirme aussi qu'elle offre des rabais à certains clients comme Dell pour les "aider à stimuler la demande". Mais elle nie aligner ces paiements "sur un certain niveau d'activité".

Spécifiquement, Intel nie avoir payé Gateway, Sony, NEC et certains autres constructeurs pour s'assurer un contrôle de leurs approvisionnements. En fait, selon Intel, c'est l'inaptitude d'AMD à produire suffisamment de processeurs qui limite sa part de marché. Alors qu'Intel dispose d'une douzaine d'usines, AMD n'opère qu'une seule usine (géante, NDLR) à Dresde, en Allemagne.

Pour Thomas McCoy, le directeur juridique chez AMD, "La réponse d'Intel n'est pas une surprise, si l'on considère les manipulations qu'ils cherchent à dissimuler. Mais les faits d'abus de position dominante sont clairs et indéniables (...). Nous attendons de pouvoir présenter nos preuves devant l'industrie et auprès du public. Que la vérité soit mise sur la table et que la cour décide...".