Créé en 1993, Qlik,compte aujourd’hui 50 000 clients dans le monde ainsi que 2000 collaborateurs selon Nicolas Hirsch, country manager pour la filiale française depuis janvier 2020. Lors d’une conférence de presse ce 3 juin, l'éditeur de la plateforme analytique SaaS Sense, a partagé sa vision de l’avenir de la business intelligence (BI) et détaillé ce qu'il reste de sa feuille de route pour la fin de l'année.

« En 2020, le marché des applications analytiques a été porté par la nécessité des entreprises de se réinventer et d’aller vers le cloud », a souligné Nicolas Hirsch. Et de préciser qu’après un premier trimestre 2020 normal et un deuxième timoré, Qlik France avait réussi grâce aux deux derniers trimestres à tenir ses objectifs annuel, fixés avant la crise sanitaire. Il a également ajouté que ce T1 2021 était le meilleur trimestre jamais réalisé par la filiale française, sans toutefois donner de chiffres. « En 2020, nous avons continué de faire des acquisitions pour renforcer notre plateforme », a-t-il également indiqué. Selon lui, la pandémie a accentué la demande envers les outils analytiques, car les entreprises avaient besoin de comprendre cette situation inédite et de prendre des décisions rapidement pour y faire face. « La finalité des outils analytiques n’est pas de construire des tableaux de bord et KPI, mais bien de prendre des décisions », a-t-il rappelé.

 Stéphane Briffod

Stéphane Briffod, directeur avant-vente Qlik France : « Nous cherchons à démocratiser l’analyse. »

Amener les analyses aux utilisateurs

Stéphane Briffod, directeur avant-vente, lui a ensuite succédé pour présenter la vision de Qlik sur un marché analytique qui compte de nombreux acteurs, aussi bien des éditeurs historiques comme Microsoft, SAP ou SAS que des acteurs plus récents, comme Tableau (racheté par Salesforce), voire de nouveaux entrants comme ThoughtSpot ou Domo. « Pour nous, la prochaine étape de la BI est ce que nous appelons l’intelligence active : il s’agit d'aider les organisations à capturer des moments clefs, à partir d’informations mises à jour en temps réel, afin de prendre des décisions ou des actions immédiates ».

Pour construire cette vision, Qlik a mené une série d’acquisitions ciblées depuis 2018, à un rythme soutenu : en septembre 2018, Podium Data, désormais intégré dans l’offre sous le nom Qlik Catalog, en janvier 2019, Crunchbot et Crunch Data qui ont fourni des moteurs de traitement et de génération de langage naturel (NLP et NLG) ; en février 2019 la plateforme d’intégration d’Attunity ; en janvier 2020 RoxAI ; en août 2020 Knarr Analytics et en octobre dernier Blendr.io. « Nous faisons en sorte d’intégrer les solutions de façon transparente dans notre plateforme, pour offrir un pipeline analytique qui libère les données des silos, aide à les trouver plus facilement, facilite leur compréhension et leur exploitation partout », a décrit Stéphane Briffod. Dans ce but, la plateforme Qlik Sense est structurée autour de trois piliers : l’intégration de données, les outils analytiques proprement dits et la « data literacy », une offre d’accompagnement des utilisateurs visant à « démocratiser l’utilisation de l’analytique ». Mais cette démocratisation passe aussi par une expérience utilisateur facilitée, par exemple en proposant une démarche de « shopping » de la donnée, en suggérant des analyses complémentaires, en ajoutant de l’analyse conversationnelle ou en donnant la possibilité d’analyser partout, « la mobilité n’étant pas une option », comme l’a rappelé Stéphane Briffod.

De l'analytique augmentée au menu

Les dernières acquisitions jouent à cet égard un rôle important pour faciliter le partage, la circulation et la consommation des données au sein des entreprises, en les amenant au plus près des utilisateurs. Pour 2021, Qlik a ainsi annoncé l’arrivée de Notes, produit basé sur les technologies de Knarr Analytics, qui va proposer aux utilisateurs d’interagir à travers des fils de discussions directement associés aux analyses. L’éditeur prévoit également des fonctionnalités d’analytique augmentée. Parmi celles-ci, un assistant personnel intégré basé sur un moteur conversationnel, Insight Advisor Chat, qui fait des recherches en langage naturel et présente les résultats pertinents de façon contextualisée, mais aussi des fonctions de partitionnement de données (clustering K-means) ou encore de l’apprentissage machine sur les analyses. Qlik prépare aussi des alertes intelligentes, basées sur RoxAI, grâce auxquelles les utilisateurs pourront créer leurs propres alertes et être notifiés sur leur mobile ou leur portail. Enfin, les technologies de Blendr.io visent à renforce les capacités d’automatisation de la plateforme, en intégrant les applications analytiques au sein des processus métier. « Par exemple, il sera possible de renseigner automatiquement des clients identifiés comme à haut potentiel dans Salesforce », a illustré Stéphane Briffod.

Pour répondre à d'autres préoccupations, relevant davantage de la gouvernance et des enjeux juridiques autour des données, Qlik élabore aussi une offre hybride dénommée Forts, déjà en test chez certains clients du programme d’accès anticipé. Celle-ci permet d’amener la plateforme SaaS dans les datacenters existants, pour les entreprises qui ne souhaitent pas mettre leurs données dans le cloud. Il s’agit d’une version packagée de Qlik Sense, basée sur des microservices et Kubernetes. « Cette architecture est transparente pour les utilisateurs », a précisé Stéphane Briffod.