L'Université du Texas vient de s'offrir Ranger, le deuxième supercalculateur le plus puissant de la planète, en collaboration avec la National Science Foundation (NSF). Construit par Sun, il est animé par 15 744 Opteron d'AMD, soit la bagatelle de 62 976 coeurs, 123 To de mémoire vive et 1,7 Po d'espace de stockage. Selon AMD, si le Top 500 - le classement biannuel des supercalculateurs - paraissait aujourd'hui, Ranger s'arrogerait la deuxième place grâce à sa puissance de calcul de 504 teraflops (soit 504 millions de milliards d'opérations par seconde). Il prendrait ainsi place derrière l'inamovible vainqueur du classement, le BlueGene/L d'IBM et ses 569 teraflops. La machine, installée dans les locaux de l'Université du Texas au sein d'une immense pièce de 6000 m², nécessite une puissance électrique de 3 Mw, dont 1 Mw pour le seul système de refroidissement. Financé par des fonds publics, Ranger a coûté 30 M$ à la NSF et sera mis gratuitement à la disposition de tous les scientifiques installés aux Etats-Unis. Une commission d'universitaires étudiera les demandes des chercheurs et attribuera des créneaux aux projets jugés les plus intéressants. Depuis le 4 février, date à laquelle Ranger a été déployé à Austin, 400 scientifiques ont déjà éprouvé sa puissance. Parmi eux, Volker Bromm, professeur d'astronomie, tente de percer les secrets de l'âge sombre cosmique, une période de quelques centaines de millions d'années séparant le Big Bang de l'apparition des premières étoiles. « Nous avons besoin de simuler une grande partie de l'univers. Jusqu'à présent, cela ne pouvait être réalisé par aucune machine. Avec la débauche de puissance de Ranger, nous pouvons pour la première fois mieux comprendre l'immensité de l'univers et de ses plus petites composantes comme le système solaire. Ranger est une machine à voyager dans le temps. »