La Commission européenne a publié son rapport annuel d'avancement de l'initiative « i2010 » (promotion de l'économie numérique dans le cadre de la Stratégie de Lisbonne). Selon ce rapport, les TIC ont contribué pour 50 % environ à la croissance de la productivité de l'UE sur la période 2000-2004. Une autre bonne nouvelle : les logiciels et services (L&S) sont le secteur d'activités qui montre la croissance la plus rapide (5,9 % en 2006-2007). Cette analyse est partagée par le Syntec Informatique qui a récemment montré qu'avec une croissance de 6,5% en 2006, « la France se situait dans la bonne moyenne européenne. » Située derrière les pays leaders, la France tente de rattraper son retard « Bonne moyenne » ne signifie pourtant pas « meilleure que les autres ». Et contrairement à ce qui est parfois affirmé, ce rapport fait la preuve que la France ne fait pas partie des pays leaders de l'UE dans le domaine des TIC. Elle se situe derrière. Dans le domaine des logiciels et services, par exemple et en se référant au bilan 2006 du Syntec Informatique, elle est précédée par l'Espagne (8% de croissance en 2006), le Royaume-Uni et les Pays-Bas (7%). De plus, seuls 40% des foyers français ont accès à Internet... contre 70% au Royaume-Uni et en Allemagne. En outre, seuls 39,3% des Français étaient des utilisateurs réguliers d'Internet en 2006. Le rapport relativise les usages numériques en montrant que 9,5% seulement de la population française consulte les sites d'actualités (contre 19% de moyenne sur l'UE des 25). Enfin, dans le domaine scolaire, 65,5% des enseignants français ont utilisé un ordinateur en classe au cours de l'année 2006 (la moyenne européenne s'établissant à 74,3%). Des disparités numériques : le développement des TIC dans les écoles danoises est le plus avancé d'Europe Ce document montre une cartographie européenne inédite, de véritables disparités entre pays au sein de l'UE. Ainsi, on enregistre le plus grand nombre de ménages équipés d'une télévision numérique au Royaume-Uni. Six pays - Danemark, Pays-Bas, Finlande, Suède, Royaume-Uni et Belgique - montrent des taux de pénétration des connexions à haut débit plus élevés qu'aux Etats-Unis et au Japon. Le développement des TIC dans les écoles danoises est le plus avancé d'Europe, et dans ce pays, les entreprises sont les premiers utilisateurs d'Internet et du commerce électronique (e-business) dans l'UE. Le rapport note encore que les travailleurs sont les plus qualifiés dans le domaine des TIC au Royaume-Uni et en Suède et que les jeux et la musique en ligne ont la cote aux Pays-Bas. Quant à la Finlande, elle occupe la pôle position en ce qui concerne l'utilisation des points d'accès réservés au public et c'est le pays qui investit le plus dans la recherche sur le plan des TIC (64,3 % des dépenses de R&D des entreprises). Des signes encourageants... mais encore un long chemin à parcourir L'exemple de l'Italie est très intéressant. Loin derrière les autres pays européens dans le secteur L&S (croissance de 2% en 2006 selon le Syntec Informatique), il est en tête du marché pour les téléphones mobiles de la 3e génération et le développement de la fibre optique. Ce qui montre que les idées progressent, même si l'égalité est loin d'être atteinte en Europe. « Notre politique européenne intégrée pour la croissance et l'emploi commence à produire des résultats », a souligné Viviane Reding, commissaire européen responsable de la société de l'information et des médias en présentant ce rapport. « Toutefois, ne nous réjouissons pas trop vite. Les entreprises du secteur des TIC en Europe ne sont pas encore en mesure de bénéficier d'économies d'échelle en raison de la fragmentation réglementaire qui entrave la mise en place de services au niveau européen et qui empêche les opérateurs des communications en ligne et les entreprises de logiciels d'être compétitifs sur le marché mondial. L'UE et ses États membres doivent intensifier leurs efforts notamment pour supprimer les derniers obstacles sur le marché intérieur des services en ligne. » Bons élèves de l'UE, la Suède et la Finlande dépensent respectivement 3,9% et 3,5 % de leur PIB en recherche, dépassant ainsi l'objectif fixé à 3 % de l'UE dans le cadre de la Stratégie de Lisbonne. A quand un ajustement de la France dans les mêmes proportions pour montrer ses ambitions, son potentiel et spéculer à la hausse pour sa croissance économique et son avenir ?