L’Internet n’est jamais assez rapide. Même ceux qui ont accès à une connexion à haut débit veulent un Internet plus rapide, en particulier les entreprises et les professionnels de l’IT. Plus de vitesse permet de transmettre les données plus rapidement entre deux appareils, et donc de prendre des décisions et des mesures plus rapidement. L'économie numérique darwinienne ne considère-t-elle pas que les vitesses Internet lentes sont l’apanage des retardataires et des laissés-pour-compte ? C’est tout dire ! Mais qu'entend-on par « vitesse » ? Certains diront que la vitesse moyenne de l'Internet aux États-Unis, mesurée à 99,3 Mb/s par HighSpeedInternet.com au début de l'année, est plus que suffisante. Mais une entreprise qui emploie beaucoup de personnes et dont le nombre d'appareils connectés et de réseaux périphériques ne fait que croître, a besoin d'une bande passante bien plus large. 

Heureusement, voilà une nouvelle qui va ravir tous les utilisateurs qui trouvent que leur Internet n'est jamais assez rapide. Des ingénieurs japonais de l'Institut national japonais des technologies de l'information et des communications, le National Institute of Information and Communications Technology (NICT) ont pulvérisé le précédent record du monde de la vitesse Internet la plus rapide, atteignant des taux de transmission de données de 319 térabits par seconde, soit près du double du record de 178 térabits par seconde établie il y a un an. Kristin Houser de Freethink a expliqué comment ils avaient procédé : Pour battre le record du débit Internet le plus rapide, les chercheurs du NICT ont mis au point une fibre optique expérimentale à quatre cœurs, au lieu d'un seul. Ils ont ensuite combiné leur fibre avec un laser qui émet des impulsions à différentes longueurs d'onde et plusieurs techniques d'amplification du signal. Avec ce dispositif, ils ont pu transmettre des données sur une distance de 2 900 km environ à 319 Tb/s.

Réutiliser les infrastructures existantes 

Ceux qui rêvent de raccorder un tel dispositif à leur réseau d'entreprise devrait modérer leur enthousiasme car « le laser et les amplificateurs utilisés pour battre le record de vitesse de l'Internet le plus rapide ne sont pas bon marché », a aussi écrit M. Houser. Cependant, tout n'est pas perdu. Le diamètre extérieur de la fibre optique expérimentale à quatre cœurs, utilisée pour établir le dernier record de vitesse, ne dépasse pas le diamètre de 0,125 mm des fibres à un seul cœur utilisées aujourd'hui par les fournisseurs Internet par fibre optique. Il ne serait donc pas nécessaire de remplacer certaines infrastructures matérielles existantes, ce qui pourrait accélérer la mise en œuvre de ces fibres. « Il est possible de faire passer cette fibre optique à quatre fils dans les gaines standards des équipements existants, et l'on espère qu’elle pourra servir à la transmission de données à haut débit à court terme », ont déclaré les chercheurs dans leur article.

Personne ne sait à quoi correspond le « court terme » évoqué par les chercheurs du NICT, mais à long terme, ces fibres optiques à quatre cœurs pourraient servir de backbone pour alimenter l'économie numérique post- 5G qui reposera sur l'automatisation, les véhicules connectés, les bureaux et les maisons connectés, les infrastructures publiques connectées, le multimédia en continu, les technologies de réalité augmentée et de réalité virtuelle, et des dispositifs tels que les drones personnels et industriels. Ces technologies ont besoin de backbones pour la transmission en temps réel des données autant pour garantir la sécurité que pour délivrer des performances optimales.

Un premier pas à industrialiser 

Pour les professionnels de IT d'entreprise, les augmentations exponentielles des vitesses de transmission des données sont toujours les bienvenues. Si la vitesse atteinte par l'équipe japonaise est actuellement hors de portée du réseau d'entreprise moyen, la tendance va dans la bonne direction. La solution apporte aussi la garantie qu'il y aura toujours suffisamment de bande passante pour répondre aux besoins croissants des nouvelles technologies.