Renault a inauguré ce jeudi 21 octobre son nouveau simulateur de conduite Ultimate. Ce dernier, mis au point dans le cadre d'un projet Eurêka, est le premier de ce type en Europe, et le premier dans le monde utilisé à des fins industrielles. Il repose en effet sur une architecture inédite, puisque sa plate-forme à six axes est montée sur une autre plate-forme bidirectionnelle. Une solution apparemment simple, mais qui se heurtait jusqu'à présent à des contraintes de faisabilité, en particulier pour des raisons de poids, les matériaux ne pouvant supporter les accélérations.

L'Ultimate, plate-forme compacte et donc légère (1,5 tonne pour le simulateur lui-même) a permis d'outrepasser ces contraintes. Le rendu des mouvements brusques, comme le changement de file, est rendu possible. Ultimate est ainsi capable de réaliser des accélérations de 0,7 G.

La partie informatique de l'Ultimate repose sur une architecture à base de PC : trois micro-ordinateurs à base de Pentium 4 sous Linux dotés de cartes graphiques Quadro de nVidia pour l'affichage sur un écran hémisphérique sur 150 degrés et des PC biprocesseurs sous Windows pour l'acquisition, les applications et la gestion de la plate-forme. Les différents micro-ordinateurs sont reliés entre eux par un réseau Ethernet à un mégabit/s, mais Renault travaille sur un système temps réel pour réduire encore la latence.

Ce simulateur de conduite, qui comprend déjà une quinzaine de bases de données correspondant à des itinéraires différents, dont des circuits d'essai utilisés par le constructeur, sera opérationnel industriellement au début de l'année 2005. Il servira à tester et à valider différents systèmes d'aide à la conduite et de technologies novatrices, comme la direction électronique intelligente, ou l'interaction entre l'homme et la machine, comme la réaction du conducteur subissant du stress ou de la distraction. Le budget total est de 4,5 millions d'euros, dont environ 2 millions à la charge de Renault. Un chiffre qui correspond au prix du simulateur lui-même.