Après le raté d'un appel à Bruxelles pour adoucir le sort réservé à la France dans le plan de restructuration de HP, un raté mis sur le compte du traditionnel « c'est de la faute à l'Europe » par le premier ministre, la direction européenne du groupe esquisse les premiers indices d'une marche en arrière permettant au nombre de postes supprimés de diminuer de quelques centaines.

Francesco Serafini, président de HP Europe, a ainsi rencontré Gérard Larcher, le ministre délégué à l'emploi. Le patron européen du constructeur a déclaré que le nombre de 1240 emplois supprimés « n'avait pas de caractère définitif et pourrait donc être revu à la baisse ». C'était, dans les grandes lignes, ce que la direction générale du groupe avait assuré à Michel Destot, le maire de Grenoble, lors de sa visite à Palo Alto. L'édile avait plaidé l'alignement du sort de la France sur celui réservé à l'Europe : alors que l'ensemble de nos voisins voient, en moyenne, 15 % des postes supprimés, la France est touchée à 26 %. Les syndicats de l'Hexagone ont d'ailleurs indiqué qu'ils n'entameraient aucune négociation avant d'avoir la garantie que le taux de 15 % ne sera pas dépassé.

Par ailleurs, le PDG de HP France, Patrick Starck, est sorti de l'étonnant mutisme qu'il arborait depuis l'annonce du plan de restructuration. Dans un interview au quotidien le Figaro, Starck se dit « très surpris par la médiatisation et par la récupération du cas Hewlett-Packard ». Il revient également sur les subventions dont le conseil général de l'Isère réclame le remboursement. Pour le président, « HP n'a jamais touché 12 M€ du conseil général de l'Isère, comme ce dernier l'affirme ». Il préfère insister sur la large contribution payée par son groupe en impôts et taxes : « en dix ans, HP a payé plus de 700 M€ (...) Sur la même période, nous avons versé au titre de la taxe professionnelle 72 M€ sur Eybens et 21 M€ pour le site de l'Isle d'Abeau ». Enfin, Patrick Starck, dont les acteurs du dossier disent qu'il n'a aucune marge de manoeuvre sur la stratégie de HP, a estimé que « le préalable mis par les partenaires sociaux (15 % des postes supprimés ne peut pas être envisagé ».