C'est avec un certain retard que l'équipementier canadien Nortel a publié des résultats peu flatteurs pour l'exercice 2004. Mis à mal depuis un an par la découverte d'énormes erreurs comptables l'ayant contraint à republier ses bilans depuis 2001, le groupe n'en finit pas d'aligner les contre-performances. Ainsi, pour 2004, Nortel affiche un chiffre d'affaires de 9,8 Md$, en baisse de 3,5 % par rapport aux 10,2 Md$ un an plus tôt. Même constat pour le bénéfice : alors que l'équipementier gagnait 434 M$ en 2003, l'exercice 2004 se conclut sur une perte de 51 M$.

Pour Bill Owens, le PDG du groupe, ces mauvais chiffres sont à mettre sur le compte de la révision comptable, qui reste à terminer et qui a déjà forcé Nortel à retrancher rétrospectivement 3,2 Md$ sur les revenus réalisés depuis 2001. Il lui reste encore à terminer la réorganisation des centres de R&D, ainsi qu'à poursuivre la suppression de plus de trois mille emplois.

En dépit de l'accueil glacial réservé par les actionnaires et les analystes à ces résultats, la direction de Nortel s'escrime à se montrer optimiste. Owens parle ainsi de «remontée modeste des ventes» et indique que, «sur la base des commandes actuelles des clients sur les marchés émergents», son entreprise est bien positionnée pour augmenter «modestement» le chiffre d'affaires en 2005.