Forte affluence ce matin aux portes du Salesforce World Tour Paris 2016 au Parc des expositions de la Porte de Versailles. Pour son 9ème événement annuel en France, le spécialiste de la gestion de la relation client dans le cloud a assuré qu’il avait enregistré 10 000 inscriptions, fidèle à son goût pour la surenchère sur le nombre d’inscrits à ses conférences. Cette fois, son fondateur Marc Benioff n’a pas fait le déplacement, contrairement aux deux dernières années, mais il a délégué son co-fondateur, Parker Harris, pour annoncer symboliquement l’ouverture officielle, lors de la conférence plénière (3 000 participants), du datacenter que Salesforce.com a installé à Paris, en partenariat avec l’hébergeur Interxion. Quelques clients ont commencé à l’utiliser en phase pilote, mais il reste encore des ajustements à faire pour démarrer en production.  

Pour Salesforce, il s’agit de son 3ème datacenter en Europe, après le Royaume-Uni et l’Allemagne, tandis que l’Hexagone représente l’un des 8 pays les plus importants pour l’éditeur, a indiqué Olivier Derrien, vice-président senior pour l’Europe du Sud. Il a rappelé à ce sujet les prévisions d’IDC en matière de création d’emplois générés par l’univers cloud de Salesforce. Il y a quelques mois, le cabinet d’études a estimé qu’au niveau mondial, cet écosystème de partenaires et de clients allaient créer directement un million d’emplois entre début 2015 et fin 2018, et de façon induite en engendrer indirectement 1,5 million de plus. Pour la France, IDC estime à plus de 12 700 le nombre d’emplois directs qui peuvent être créés en 4 ans et à 21 500 le nombre d’emplois indirects ou induits dans le même temps (cf l'étude IDC).

Demandware, le prochain milliard de dollars de Salesforce 

Ce matin, après l’intermède musical de rigueur (cette année le groupe rock The Shoes), Alexandre Dayon, président et Chief product officer de Salesforce, a rappelé que l’éditeur venait de mettre en ligne la dernière mise à jour de son logiciel (la 50ème en 16 ans) accessible sur sa plateforme cloud multitenant. L’offre est maintenant déclinée en six clouds, Sales, Services, Marketing, Communities, App et Analytics, auxquels s’est ajouté IoT Cloud destiné à gérer les données de l’Internet des objets. Le prochain cloud ouvrira à Salesforce les grandes portes du commerce électronique avec le rachat, annoncé au début du mois, de Demandware, l’un des principaux tenants sur ce marché, face à des acteurs comme SAP Hybris, Oracle ATG ou Magento. L’opération d’acquisition est en cours, mais les perspectives de croissance sont déjà affichées. « Nous avons l’ambition d’en faire un cloud majeur en accélérant leur développement à travers notre réseau de distributeurs et de partenaires. C’est le prochain milliard de dollars de Salesforce, c’est clairement mon objectif », a annoncé Alexandre Dayon lors d’un point presse.

Sur la conférence plénière, le Chief Product Officer (fondateur d’Instranet racheté en 2008 par Salesforce) n’a pas manqué de rappeler l’engagement caritatif de l’éditeur basé à San Francisco. Cette contribution s’est démultipliée au fil des années puisque Marc Benioff s’était engagé à y consacrer 1% des capitaux de son entreprise, 1% de ses produits et 1% du temps de ses employés. Elle touche maintenant plus de 28 000 organisations avec 250 M$ d’abonnements offerts dans son cloud. En France, Action culturelle Alzheimer a par exemple bénéficié d’une équipe de projet dédié pour pouvoir étendre son action. Du côté des investissements financiers, Salesforce Ventures avait indiqué l’an dernier vouloir placer 100 M$ dans des start-ups européennes du cloud. Dix d’entre elles en ont déjà profité. Pour la France, Alexandre Dayon a annoncé que Salesforce Ventures avait investi dans Augment, qui développe une plateforme de réalité augmentée, et dans FollowAnalytics, une plateforme analytique et de marketing mobile basée sur Heroku qui se connecte à Sales Cloud et Marketing Cloud. En revanche, la firme de Marc Benioff ne précise jamais le montant investi. 

Schneider Electric, 10 millions de requêtes traitées par an

En février dernier, l’éditeur cloud a unifié son interface CRM à travers sa plateforme Lightning qui propose avec App Builder des outils de type point & click (glisser/déplacer) pour bâtir des apps mobiles sans coder. Salesforce étudie d’autres vecteurs d’accès aux applications pour les utilisateurs, la voix par exemple. L’éditeur travaille ainsi autour de l’assistant vocal Alexa d’Amazon, a indiqué Alexandre Dayon. Sur le World Tour Paris 2016, les témoignages utilisateurs de la plénière se sont concentrés sur deux clients, le pâtissier Ladurée et Schneider Electric, fournisseur d’équipements électriques. Le  premier utilise le cloud en mode B2C, s'appuyant sur Analytics Cloud et Marketing Cloud pour déterminer et monter ses campagnes marketing. Avec Social Studio (ex Radian6), il écoute sur les réseaux sociaux les conversations autour de sa marque, célèbre pour ses macarons, en se servant des technologies de reconnaissance d’images pour retrouver des photos de ses produits sur les fils.

Isabelle Tribotté, vice-présidente senior, responsable de la qualité et de la satisfaction client de Schneider Electric, avec Alexandre Dayon, président et chief product officer de Salesforce.com. (crédit : D.R).

Quant à Schneider Electric, client de Salesforce en B2B depuis six ans, il recourt à la plateforme Community Cloud Lightning pour connecter distributeurs et électriciens. Le fournisseur s’appuie aussi sur Service Cloud. Isabelle Tribotté, vice-présidente senior, responsable de la qualité et de la satisfaction client de Schneider Electric a livré quelques chiffres sur ses centres d’appels. « Avec Salesforce, nous envoyons des messages personnalisés à nos clients, nous traitons 10 millions de requêtes par an avec 3000 agents, nos ingénieurs sont sur le terrain, la mobilité est donc un facteur important. Au final, il s’agit vraiment de connecter toutes les parties prenantes de l’entreprise », a-t-elle indiqué. Le groupe français utilise l’application dans 120 pays :  « un seul outil pour suivre l'expérience client » et en restituer « la vérité », décrit-elle. Sur les 160 000 employés au niveau mondial que compte Schneider Electric, 40 000 utilisent le logiciel cloud avec un taux d’adoption de 80%. « Nous avons un million de partenaires que nous aimerions plugger dans le système. C’est forcément compliqué. C’est notre objectif pour 2020 », a conclu Isabelle Tribotté.

A noter enfin que, parmi les récentes annonces de Salesforce, l’une des dernières solutions livrées, Field Service, permet de suivre les équipes intervenant sur le terrain.