Si Samsung va bien suspendre la commercialisation de ses PC portables sous Windows en France et dans toute l'Europe et s'il arrête aussi la diffusion de Chromebooks auprès du grand public, en revanche, les ventes de Chromebooks aux entreprises constituent pour lui un marché en plein développement. Il constate que l'intérêt du marché professionnel est vif pour ces terminaux sous Chrome OS ayant vocation à utiliser les applications cloud de Google. Cela représente pour le constructeur une opportunité très importante, nous a confirmé Olivier Savornin, directeur de la division B2B de Samsung Electronics France. « Les Chromebooks complètent notre démarche d'accès aux tablettes et représentent donc un axe de développement tout à fait majeur », assure-t-il.

Si les perspectives sont intéressantes, il s'agit encore d'un marché naissant, rappelle le responsable français en soulignant qu'aux Etats-Unis, ces terminaux ont déjà pris 20% du marché de l'ultra-portable (en séduisant plus particulièrement l'éducation et l'armée). En France, les entreprises les plus intéressées sont celles qui sont soumises à des contraintes importantes sur leurs informations, comme les banques, constate Olivier Savornin, le Chromebook permettant d'éviter de gérer l'information en local. Mais le principal intérêt de ces flottes est d'être moins coûteuses à gérer que les PC. « Et cette logique de flottes contrôlées à distance intéresse toutes les industries », rappelle le directeur de la division B2B. Cet été, les cabinets d'études Gartner et IDC ont établi que les ventes de ces terminaux portables contribuaient à freiner la baisse du marché du PC. Le premier estimait que 5,2 millions de ces machines sous Chrome OS allaient être livrées en 2014. 

Des projets pilotes sur plusieurs centaines de machines en France

Plusieurs entreprises françaises, notamment des filiales de grands groupes, ont lancé des projets pilotes d'utilisation des Chromebooks Samsung, souvent sur une centaine d'exemplaires. Leur objectif est de valider que leurs applications peuvent fonctionner sur ces machines ne tournant pas sous Windows. Elles le vérifient avec des partenaires de Samsung comme les éditeurs VMware et Citrix qui proposent une couche applicative rendant les applications indépendantes des systèmes utilisés. Pour un usage complémentaire, certaines entreprises combinent ces terminaux avec des tablettes sous Android, un peu plus chères, les premiers démarrant autour de 300 euros quand le prix des tablettes oscille entre 400 et 550 euros. Les premiers projets pilotes engagés sur des Chromebooks Samsung devraient être en phase de déploiement sur plusieurs milliers d'unités d'ici la fin de cette année en France, estime Olivier Savornin.

Quant aux ventes de portables sous Windows qui s'arrêtent en Europe, elles ne représentaient pour Samsung qu'une part très faible par rapport à ses ventes de tablettes sous Android.