Parmi les axes de progression, la filiale note la mobilité (2 M€ de chiffre d'affaires en 2011) et la partie Business Analytics, un peu en retrait l'an dernier. Trois affaires ont néanmoins été rapportées sur HANA qui a glané un chiffre d'affaires de 2 M€. Nicolas Sekkaki indique que 25 modules SAP pourront progressivement fonctionner avec l'appliance d'analyse en mémoire au cours de l'année. Les intégrateurs vont pouvoir exploiter HANA dans leurs appels d'offres « avec des facteurs disruptifs pour les clients », insiste le directeur général. Une offre qui pourra de surcroît être installée « en quinze jours à trois semaines chez nos clients », ajoute-t-il, SAP tablant sur un nombre croissant de mises en oeuvre rapide, en particulier via les offres de déploiement RDS (rapid deployment solutions) élaborées par ses équipes. En 2012, l'éditeur compte doubler son chiffre d'affaires sur les innovations HANA et mobiles dans le monde (160 et 110 M€ en 2011).

Une entité Database & Technology

Au sein des clients, la colère déclenchée il y a 3 ans par les tarifs majorés de la maintenance semble s'être tassée. Nicolas Sekkaki indique que l'enquête de satisfaction régulièrement menée donne pour la France 94% de clients satisfaits, avec le meilleur taux de rétention d'Europe pour l'Enterprise Support (près de 100%). 

En 2012, la filiale française va se renforcer dans les trois à six mois avec les équipes de Sybase et créer une entité Database et Technology, aux côtés de l'activité Business & Analytics. « J'avais déjà préparé un département technologie avec une quinzaine de commerciaux [pour l'anticiper] », précise le dirigeant. « C'est important pour nos partenaires. Les spécialistes des bases de donnés ne sont pas les mêmes que ceux de l'ERP », insiste-t-il en rappelant l'ambition de SAP d'être 2e en termes de base de données d'ici 2015 au niveau mondial. Nicolas Sekkaki signale par ailleurs l'embauche de jeunes talents en 2011 et note que « beaucoup de gens frappent  la porte de SAP », ce qui n'a pas été toujours le cas.

Réduire le ratio coût des licences/services

Sur la partie cloud, une organisation va regrouper les forces commerciales de Business ByDesign (*) et des offres « On Demand » dont StreamWorks, l'application collaborative. Rappelons que SAP est en cours de rachat de l'éditeur SuccessFactors, spécialisé sur la gestion des ressources humaines en mode SaaS.

En 2012, SAP France mise aussi beaucoup sur les offres applicatives (Lines of business). « Nous allons doubler la taille de ce département qui valorise la richesse latente des ERP de nos clients ». Des efforts supplémentaires seront de nouveau faits sur les régions. Enfin, dans le domaine des services, la filiale veut accompagner l'innovation au coût le plus réduit, en s'appuyant en particulier sur ses offres de déploiement RDS. Celles-ci sont développées par les équipes SAP, sous forme de propriété intellectuelle réplicable. Il en existe 57 pour l'instant au niveau mondial. « Cela fait bouger le ratio licences/services », souligne Nicolas Sekkaki (**). Nous voulons apporter de la valeur ». Avec un objectif clair : faire baisser le coût des solutions SAP. 

Le dirigeant français rappelle par ailleurs que le support de la version ECC 6 de l'offre phare de SAP a été étendu jusqu'en 2020. Cette version s'appuie sur une technologie de web services qui permet ensuite aux clients d'évoluer à leur convenance en s'épargnant de lourds chantiers de migration.

En résumé, pour 2012, « le pipeline est bon, même s'il y a une incertitude sur l'avenir », estime Nicolas Sekkaki. Les clients font très attention à leurs dépenses mais « ils veulent dégager de l'efficacité opérationnelle ».


(*) Sur Business ByDesign, son offre de gestion en mode SaaS, SAP a atteint le mille et unième client au niveau mondial. Avec cette solution, l'éditeur cible désormais des PME un peu plus grosses qu'avant. Il vise 2 milliards d'euros sur ses activités 'On demand' en 2015.

(**) Le ratio coût des licences/coût du service est couramment de 1 pour 6 ou 7.