Bill Watkins, PDG de Seagate, a confirmé que le constructeur sortirait bien une gamme de SSD l'année prochaine. Mais il le fait presque à reculons : pour lui, les SSD manquent de fiabilité et sont d'un coût de revient bien trop élevé. Les premiers disques à mémoire électronique du constructeur seront destinés à des entreprises capables de s'offrir le surcoût que représentent les SSD pour bénéficier de leurs performances, en termes de rapidité d'accès aux données. Mais pour Bill Watkins, il ne s'agira que de solutions complémentaires aux disques durs. Les SSD, dit-il, souffrent d'une détérioration rapide de leurs capacité de stockage (une étude d'Avian Securities pointait récemment ce problème de fiabilité). Stocker des téraoctets de données d'une façon fiable revient donc, explique le PDG de Seagate, aux disques durs, dont l'amélioration reste l'objectif numéro un du constructeur : Bill Watkins a ainsi annoncé que son premier disque dur de 2 To sortirait l'année prochaine (les Barracuda de 1 To datent de l'année dernière). Bill Watkins explique sa prudence par ce qui s'est passé avec les technologies optiques, dont on a pu penser, à un moment, qu'elles pourraient supplanter les disques durs. Depuis, ces derniers n'ont cessé de grimper en capacité, pour des coûts au gigaoctet toujours inférieurs. Le PDG de Seagate se donne donc « quelques années », le temps que le coût au gigaoctet des SSD rejoigne celui du stockage magnétique. S'il descend aux alentours des 10 cents (contre plus de 3 $ aujourd'hui), « alors peut-être » Seagate fabriquera-t-il des SSD pour le marché grand public. En attendant, Bill Watkins a menacé d'une façon à peine voilé les autres fabricants de SSD : Seagate détiendrait des brevets liés à cette technologie, et dispose d'immenses ressources pour s'assurer que sa propriété intellectuelle ne soit pas violée.