Comme Oracle, SAP tient bon la barre au milieu de la tempête économique. La planche de salut de ces deux géants de l'édition est la même : la maintenance. Sur la même dynamique qu'Oracle - dont les revenus tirés de la maintenance ont progressé de 8% au trimestre dernier - l'éditeur allemand s'appuie sur le support pour afficher des chiffres satisfaisants. Ainsi, alors que les ventes de licences s'écroulent de 40% sur un an au deuxième trimestre (à 543 M€), les revenus issus du support de maintenance s'envolent de 22% pour atteindre 1,34 Md€. Le groupe a beau jeu d'expliquer que l'évolution des ventes de licences pâtit d'une comparaison peu flatteuse avec un trimestre record réalisé l'an passé, l'importance de la maintenance dans l'activité n'en reste pas moins flagrante. Et explique la ténacité de SAP à vouloir imposer une augmentation de 17% à 22% des tarifs de son support en dépit de l'indignation des utilisateurs. Au total, le chiffre d'affaires logiciels et services associés limite la casse, avec un recul de seulement 5%, à 1,95 Md€. Le CA global, qui inclut les services professionnels, s'aligne à 2,58 Md$, en baisse de 10%. Au cours des derniers mois, le premier éditeur européen a multiplié les efforts pour réduire sa structure de coût, comme en témoigne la baisse de 15% des dépenses d'exploitation. Les quelque 3 000 salariés contraints de quitter l'entreprise au premier semestre seront certainement satisfaits d'apprendre qu'ils ont contribué à améliorer de 4,4 points la marge opérationnelle, qui atteint désormais 25,1% du chiffre d'affaires. Tout cela concourt à doper le bénéfice net : il progresse de 4%, à 423 M€. Un « optimisme prudent » pour la suite Sur l'ensemble du premier semestre, le CA ressort en baisse de 6%, à 4,97 Md€, et le bénéfice net porte les stigmates d'un premier trimestre délicat en reculant de 4%, à 627 M€. L'évocation de la suite de l'exercice fiscal est l'occasion, pour les dirigeants du groupe, de faire montre d'un « optimisme prudent », pour reprendre les paroles du CEO Leo Apotheker, qui estime que le pire de la crise est passé. L'un des signaux d'amélioration repose sur l'évolution des revenus logiciels entre les deux premiers trimestres de l'exercice : ils ont progressé de 30%, ce qui représente l'une des améliorations séquentielles les plus importantes de l'histoire de l'entreprise. En dépit d'une prévision de CA logiciels+services revue à la baisse (recul de 4% à 6%, contre une précédente estimation de -1%), SAP séduit les observateurs en augmentant ses prévisions de marge opérationnelle : alors que le groupe tablait jusqu'alors sur une marge comprise entre 24,5% et 25,5% du CA, il s'attend désormais à ce qu'elle s'inscrive dans une fourchette de 25,5% à 27%. Les revenus seront certes moindres, mais la rentabilité ne s'en trouvera pas affectée, l'essentiel est ainsi sauf.