Quel pays choisir pour un projet d'externalisation ? Gartner vient de mettre à jour son Top 30 répertoriant trente destinations possibles pour les prestations IT en offshore en 2011. Le cabinet d'études remarque que de nombreuses entreprises qui cherchent à externaliser des services informatiques dans des régions à bas coût sont embarrassées lorsqu'il s'agit de déterminer quels pays conviendraient le mieux à leurs besoins. Son Top 30 s'appuie donc sur dix critères d'évaluation, chacun se voyant attribuer une notation sur cinq niveaux (excellent, très bon, bon, correct, faible) : la langue, le soutien gouvernemental, le vivier de ressources, l'infrastructure, le système éducatif, le coût, l'environnement politique et économique, les compatibilités culturelles, la maturité globale et juridique, ainsi que la sécurité relative à la propriété intellectuelle et aux données personnelles.

Cette année, ce classement ne comprend que des pays émergents, souligne Ian Marriott, vice-président chez Gartner. Le cabinet a choisi de se focaliser sur des zones en voie de maturité, qui se développent tant localement qu'à l'international. Cinq pays ont ainsi fait leur première entrée dans cette liste : le Bangladesh, la Bulgarie, la Colombie, l'Ile Maurice et le Pérou. Parallèlement, trois autres y sont revenus après en être sortis, le Panama, le Sri Lanka et la Turquie.

En revanche, le cabinet a ôté cette année de sa liste sept pays économiquement développés, l'Australie, le Canada, l'Irlande, Israël, la Nouvelle Zélande, Singapour et l'Espagne. Les analystes signalent néanmoins l'intérêt que ces localisations plus proches peuvent représenter dans certains cas. Autre cas particulier, l'Uruguay, qui reste intéressant mais ne figure plus dans le classement, d'autres pays ayant réalisé de plus remarquables progrès sur « ce marché dynamique. »

Coûts attractifs : la palme à l'Indonésie

Au total, Gartner a retenu neuf pays sur la zone Asie/Pacifique dont le chef de file indiscuté reste l'Inde, doté de ressources et de compétences qui lui donne un avantage sur les autres pays de la région. En termes de potentiel, son principal challenger reste bien évidemment la Chine. Ces deux poids lourds sont fortement soutenus par les initiatives de leur gouvernement respectif. C'est aussi le cas de la Malaisie, alors que l'Indonésie est moins aidée. Outre les pays déjà cités, les autres représentants asiatiques du Top 30 regroupent le Bangladesh, le Sri Lanka, la Thaïlande, les Philippines et le Vietnam.

Côté infrastructure, les mieux placés sont la Chine et la Malaisie, et le moins bien noté, le Bangladesh. Sur le critère du coût, le Vietnam descend d'un cran, de l'évaluation « excellent » à « très bon », alors que l'Indonésie a grimpé à « excellent », meilleur score pour ce Top 30 de tous les pays analysés. L'un des points faibles de la région reste l'environnement économique et politique. La maturité globale et juridique laisse aussi à désirer. Dans ce domaine, seules l'Inde et la Malaisie reçoivent l'évaluation « bon ». Autre point particulièrement faible de la région Asie/Pacifique : la sécurité des données et de la propriété intellectuelle. Seule l'Inde récupère un « bon » sur ce critère, tandis que six pays héritent d'un « faible ».

L'Amérique latine gagne en soutien gouvernemental

Sur le continent américain, le cabinet a listé huit pays : l'Argentine, le Brésil, le Chili, la Colombie, le Costa Rica, le Mexique, Panama et le Pérou. Toutes destinations susceptibles de présenter des propositions intéressantes au plus gros consommateur de services offshore, les Etats-Unis.

Illustration : société Vindhya E-Infomedia, située à Bangalore (crédit photo : IDGNS)