Les Chinois et les Japonais n'entendent pas rester à la traîne des américains en matière de calcul scientifique. Le Ministère japonais de l'éducation, de la culture des sports, des sciences et des technologies, vient ainsi de s'engager à financer le développement d'un supercalculateur d'une puissance de 10 petaflops. La machine devrait entrer en production à l'horizon 2010 et devrait coûter entre 720 et 900 M$. Elle sera notamment assemblée par NEC et Hitachi et devrait servir à la recherche biotechnologique et nanotechnologique

Le Japon a longtemps détenu la tête du classement mondial des supercalculateurs avec l'Earth Simulator, un système vectoriel assemblé par NEC. Lancé en 2002, l'earth simulator a dominé pendant près de trois ans le classement TOP500 avec une performance de 35,8 teraflops, doit cinq fois plus que son prédécesseur, ASCI White, le simulateur d'explosion atomique conçu par Big Blue pour le département de l'énergie US. Récemment IBM a toutefois pris sa revanche avec sa série de supercalculateurs Blue Gene.

BlueGene/L, le supercalculateur conçu par IBM pour les laboratoires Lawrence Livermore du département de l'énergie américain affiche ainsi des performances de 136,8 teraflops au test LinPack, et devrait encore doubler de taille au cours de l'été pour atteindre des performances de l'ordre de 270 à 280 teraflops. Blue Gene/L est suivi par un autre Blue Gene, le WBG (Watson Blue Gene), installé au c½ur du centre de recherches Thomas J Watson d'IBM à Yorktown. Le WBG affiche une performance de 91,2 teraflops. Enfin, un troisième supercalculateur américain est venu détrôner l'Earth Simulator, le cluster Itanium conçu par SGI pour la Nasa avec 51,87 teraflops.

Le nouveau supercalculateur imaginé par les Japonais a pour but de reconquérir le leadership mondial avec des performances 75 fois supérieures à celle de l'actuel BlueGene/L.

Quand la chine s'éveille

Japonais et Américains ne sont toutefois pas les seuls à s'intéresser au marché des supercalculateurs. Jean Cai, un porte parole de Lenovo a ainsi confirmé aujourd'hui que le groupe travaille au développement d'un supercalculateur d'une puissance d'un pétaflops. La machine devrait être achevée au cours du 11e plan quinquennal chinois et vise à rendre la Chine indépendante en matière de puissance de calcul.

Actuellement, le plus rapide des supercalculateurs chinois est le Dawning 4000A, du centre de calcul de Shanghai. Assemblée par le chinois Dawning, la machine est classée 31e au classement Top500 avec une puissance de 8 Tflops. Lenovo a aussi placé un de ses supercalculateurs, le DeepComp 6800 de l'Académie chinoise des Sciences au 72e rang mondial avec une performance de 4 Tflops.