En annonçant des bénéfices à la hausse et en multipliant les innovations, le Britannique EMI a prouvé que l'industrie du disque n'était pas si menacée par le téléchargement illégal. Au premier trimestre 2006, ses ventes de disques ont augmenté de 1,9% alors que le marché a baissé de 0,9%. Mais surtout sur une année, ses ventes de musiques en ligne ont représenté 112,1 millions de livres contre 46.9 millions de livres sur 2004-2006. Les succès de groupes comme Colday ou Gorillaz ont largement contribué à cette bonne santé financière. Mais surtout EMI, un des leaders sur le marché avec Sony-BMG, Universal ou Warner, a compris que le téléchargement était désormais une norme dans la consommation de musique. Le groupe ne cache pas sa stratégie numérique et tente de montrer que cette dématérialisation n'a pas rendu la création virtuelle et impalpable. Le « DigHitBook », un support intermédiaire La sortie du nouvel album du groupe français Phoenix, le 15 mai, est justement l'occasion de le prouver. Le « DigHitBook », un objet à mi-chemin entre le coffret musical et le livre, est en vente dés aujourd'hui. Il permet de découvrir par des textes et des photos la vie du groupe et d'écouter son nouvel album, grâce à un code pour le télécharger gratuitement sur iTunes. Diffusé à 2000 exemplaires et dans des points de vente confidentiels comme Agnes B ou Colette, le « DigHitBook » permet d'initier un rétablissement de l'objet dans la culture musicale tout en se conformant aux nouveaux usages. La généralisation du MP3 sur les mobiles ouvre également de nouvelles perspectives. En mars, EMI et SFR avaient crée l'événement autour du concert de Placebo en le diffusant en direct sur les portables 3G. Une façon ici encore de convaincre les mélomanes que les nouvelles technologies peuvent assouvir leur passion.