Depuis le mois de mars, les salariés de Viveo France enchaînent, à l'appel des syndicats, mouvements de grève et manifestations de protestation. Le litige opposant les salariés et la nouvelle direction de Temenos nommée par Genève porte sur un plan de restructuration annoncé moins d'un mois après l'annonce du rachat. Selon la CGT, le projet vise à stopper la commercialisation des produits V.Bank de Viveo en faveur de l'outil T24 de Temenos, et à supprimer plus d'un tiers des emplois (soit 64 postes sur un total de 180 salariés). « La précipitation avec laquelle fut annoncé ce projet de licenciement par la direction laisse à penser que la décision aurait été prise par le management de Genève, avant l'annonce officielle du rachat », peut-on lire dans un communiqué publié par la CGT. «Ceci, sans tenir compte ni de la qualité des produits, ni du sort des salariés, ni même des règles élémentaires du Code du Travail français destiné à protéger les salariés contre les  licenciements abusifs. »

Du coup, le Comité d'Entreprise de Viveo a décidé de mandater un expert indépendant pour analyser la situation économique du groupe. Le rapport de l'expert a conclu qu' « il n'y avait pas de motif économique au projet de  restructuration présenté et visant à supprimer plus du tiers des effectifs de Viveo France». Sur cette base, le CE a décidé d'assigner la direction en justice, en demandant au Tribunal de Grande Instance de Paris de prononcer la nullité du PSE (Plan de sauvegarde de l'emploi) en raison de l'absence de motif économique. L'audience a été fixée le 12 août au Palais de Justice de Paris.

De son côté, la direction de Temenos France estime que la situation est pour le moins paradoxale. «A ce jour, le nombre de personnes volontaires au départ est supérieur à celui des postes supprimés, expose la DRH Jocelyne Bailleul. En lançant cette action, le CE ne fait que paralyser le déroulement des choses. »