Démocratiser l'accès à Internet, accrocher aux lampadaires des routeurs WiFi pour que le réseau flotte dans les airs, à la disposition de tous. Les grandes villes du monde se rêvent en WiFi gratuit, un rêve qui peu à peu se réalise. Singapour, en Asie du Sud-Est, a déployé son réseau dans tous les recoins de sa ville-Etat. L'Autorité chargée du développement à Singapour (IDA) a en effet lancé une période d'expérimentation dés le mois de septembre à l'occasion de la réunion annuelle des responsables de Fond monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale. Le site Internet de l'IDA promet que le service sera officiellement disponible en janvier 2007 une fois le prestataire choisi. Le débit n'excédera pas 512K ce qui n'est pas exceptionnel mais suffisant pour des applications Web de base : accès aux sites, à sa messagerie... Sur la côte Ouest américaine, un autre géant urbain, San Francisco, se rapproche du but. Google et EarthLink ont décroché un contrat de quatre ans pour assurer le WiFi dans la ville. Le modèle est simple : la ville met à disposition ses lampadaires et autres équipements municipaux tandis que les deux sociétés se chargent de l'équipement et du réseau. Si les termes exacts de l'accord restent à définir, l'équipe municipale pense que le réseau sera ouvert courant 2007. Google, qui aurait selon le New York Times prés de 300 contrats avec les municipalités, offre déjà du WiFi à Mountain View*, la ville qui accueille son siège social. Un bon moyen pour lui de tester la fiabilité de l'équipement choisi, le Wireless Mesh Network. Paris, dans son projet de « ville numérique », n'est pas oublié. Inspiré par San Francisco, Bertrand Delanoë s'est engagé à fournir 400 points WiFi gratuits dans la capitale pour satisfaire « un nouvel art de vivre », celui du nomadisme numérique. Des hot spots WiFi ont d'ores et déjà été installés dans 20 maisons d'association mais beaucoup de questions restent à régler. En effet, si le maire de Paris, qui avait rencontré les fondateurs de Google lors d'un voyage en Californie en mai dernier, choisissait un tel prestataire, aura-t-il l'assurance que les données des internautes seront protégées ? Car qu'il s'agisse de Google ou d'un autre, il ne faudrait pas que la réduction de la fracture numérique se fasse en dépit du respect de la vie privée. * Pour en savoir plus, lire notre article : Google inonde Mountain View de WiFi gratuit. **Illustration: San Francisco à la tombée de la nuit.