La direction de la SSII Astek Sud-Est a convoqué le 27 mai dernier deux délégués du personnel de la société à un entretien préalable à sanction. Motif de la convocation : « Il nous a été reproché des injures publiques et répétitives à l'encontre de Franco Platano, le directeur général de la société, lors d'une manifestation qui a réuni 170 salariés [Ndlr : sur 730] le 21 mars devant le siège de la société », explique Mathieu Glasson, l'un des deux représentants du personnel concerné. Ce jour de grève, les caméras de France 3 étaient présentes et ont tourné un reportage sur lequel se base la direction et où l'on peut voir les deux délégués du personnel incriminés, mais aussi l'ensemble des salariés présents, scander le slogan « Platano, escroc ».

Les deux intéressés ne démentent pas s'être exprimés de la sorte. « Mais dans le cadre d'une grève, on sait très bien que des slogans de ce type sont prononcés à l'encontre d'une direction avec qui des salariés sont en conflit et qui refuse le dialogue. La loi précise d'ailleurs que cela ne constitue pas une faute lourde et donc pas un motif de licenciement », assure Mathieu Glasson. Ce dernier ne sait pas encore si les entretiens qui ont eu lieu déboucheront sur la décision de le licencier lui et son homologue. Il est en revanche convaincu que les possibles sanctions qui les visent ont pour but de faire taire les revendications des salariés en se penchant sur les cas de leurs meneurs.

Une erreur dans le calcul de la participation des salariés


Outre le 21 mars, les revendications de salariés d'Astek Sud-est les ont amenés à d'autres mouvements d'arrêt du travail les 28 mars et 11 avril derniers. « Nous nous mobilisons principalement contre le blocage des salaires et surtout le refus de la direction de réévaluer le montant de la participation à laquelle ont le droit les salariés pour les années 2010 et 2011 », indique Mathieu Glasson. Aux dires de ce dernier, un expert-comptable mandaté par le Comité d'Entreprise d'Astek Sud-Est a en effet constaté une erreur dans le calcul de la participation des salariés. Celle-ci occasionnerait plusieurs centaines d'euros de manque à gagner pour chacun d'entre eux.