Spécialisé dans l'automatisation des processus robotisés, UiPath étend sa plateforme RPA avec une dernière salve de fonctionnalités qui, espère-t-il, la mettront sur le radar des DSI. Pour cela l'éditeur mise sur une meilleure sécurité, un modèle cloud natif et la possibilité d'automatisation aussi bien via des API que l'interface utilisateur. Sur l'aspect cybersécurité, UiPath a donc conclu un partenariat avec CrowdStrike, tandis que pour l'automatisation des API, il s'appuie sur l'acquisition de Cloud Elements en mars dernier. L'évolution d'UiPath vers des capacités d'automatisation d'API plus sophistiquées, via son accord avec ServiceNow et le spécialiste de l'exploration de processus Celonis, sont un signe que les fournisseurs d'automatisation cherchent à répondre aux préoccupations plus larges des DSI.

La version « Automne 2021 » de la plate-forme RPA d'UiPath se dote de 70 connecteurs qui seront disponible d'ici la fin de l'année mais d'autres seront ajoutés ensuite. « Nous rendons toutes ces API, nos connecteurs et tous les protocoles d'authentification qui prennent en charge ces connecteurs et connexions cloud disponibles de manière native dans l'environnement de conception UiPath », a fait savoir Param Kahlon, chef de produit chez UiPath. « Vous pouvez désormais créer un processus métier ou un flux de travail qui utilise une combinaison d'API, d'automatisation de l'interface utilisateur et de prédiction d'apprentissage automatique en une seule fois. » Auparavant, l'agent UiPath aurait dû s'exécuter sur une machine Windows, mais maintenant, a déclaré Param Kahlon, « Toute cette exécution pouvait en fait avoir lieu dans un conteneur Linux, de sorte qu'elle peut évoluer dans le temps au fur et à mesure que vous l'utilisez ».

L'automatisation à l'heure du cloud

UiPath a adapté l'ensemble de sa plateforme à un modèle de disponibilité cloud natif en SaaS à plus de 2 500 clients. Pour ce faire, UiPath a développé des outils de gestion et de déploiement conteneurisés et gérés sous Kubernetes que les clients peuvent exécuter dans leur cloud privé ou sur site. « Cela réduit le coût d'exploitation mais apporte également la même expérience cohérente et uniforme aux clients choisissant la version cloud de notre produit ou préférant le déployer sur site », poursuit Param Kahlon.

Les agents d'UiPath étant désormais capables de s'exécuter n'importe où et, via ces connecteurs cloud, d'accéder aux données où qu'elles soient, les utilisateurs peuvent aussi se demander comment assurer un accès sécurisé et vérifier que l'accès des agents à leurs données ne sera pas utilisé à mauvais escient. L'éditeur propose pour cela que ces processus robotisés répondent à des politiques de sécurité strictes. « Par exemple, vous pouvez autoriser les employés à accéder à leurs propres informations confidentielles stockées dans SharePoint, mais pas qu'un robot accède à ces informations ou, si un robot y accède, savoir quand il y a accédé et ce qu'il a fait », précise Param Kahlon.

La sécurité montée d'un cran

L'outil de sécurité des terminaux Falcon de CrowdStrike permet de surveiller et, si nécessaire, de limiter les données auxquelles les agents d'UiPath peuvent accéder. Les utilisateurs d'UiPath peuvent aussi obtenir des rapports plus détaillés sur ce que font ces agents. Lorsque les dernières versions des solutions UIiPath et de Crowdstrike seront respectivement publiées le 25 octobre 2021 et début novembre, les clients communs des deux sociétés n'auront plus qu'à lier leurs deux produits pour activer ces dernières fonctionnalités.

« Vous décidez en tant qu'administrateur de votre politique de sécurité et de ce que vous considérez comme une activité menaçante. Avec cette solution combinée, les clients peuvent surveiller l'activité des robots, recevoir des alertes lorsque les robots font quelque chose qui n'est pas conforme à la politique ou semblent simplement que le comportement n'est pas ce à quoi ils s'attendaient », a déclaré Param Kahlon. Une application possible serait sur des machines exécutant Microsoft PowerShell. « C'est un outil assez puissant qui donne des privilèges d'administrateur sur la machine. Si le PowerShell n'est pas disponible pour les robots, il sera possible de créer un script pour obliger le robot à exécuter une tâche », poursuit le chef de produit. 

Une concurrence en embuscade

« Notre objectif est de prendre ce que nous avons bien fait dans la RPA et de l'étendre pour créer une plateforme de bout en bout que les clients peuvent utiliser pour découvrir des processus, exécuter des automatisations via une API ou une interface utilisateur ou des prédictions basées sur l'apprentissage automatique, puis être en mesure pour créer des expériences engageantes autour de ce produit de bout en bout. Des concurrents tels que Celonis ou ServiceNow ne font qu'une partie de ces choses et s'associent pour créer une offre plus complète », analyse Param Kahlon. « De notre point de vue, c'est une validation du fait que ce que les clients recherchent, une plateforme de bout en bout par opposition à un empilement de briques ».

Lors de sa dernière conférence utilisateurs Forward IV à Las Vegas, UiPath a révélé aussi certaines des autres capacités ajoutés à sa plateforme. Cela inclus la réparation automatique des robots utilisant les capacités sa plateforme pour détecter et résoudre les problèmes dans l'environnement d'exécution. Mais également un nouveau modèle et cadre de personnalisation et d'exploration de processus.