Queste, le nouveau label européen pour les formations d'ingénieurs, se définit comme un système de qualité. Il est proposé par l'Enqheei (European Network for Quality of Higher Engineering Education for Industry) et l'EFMD (European Foundation for Management Development). L'idée est de créer une accréditation européenne et de comparer les différentes écoles d'ingénieurs. L'enjeu d'un tel processus est de les amener à devenir les acteurs d'un système plus homogène, en les incitant à former des alliances stratégiques et à rationaliser leur offre de formation. A l'inverse du processus Equis pour les écoles de management, Queste n'est pas décerné à l'ensemble des formations d'une école, mais seulement à une unité disciplinaire ou à un département. Le processus qualité se déroule sur quatre phases, à l'issue desquelles le département (de formation, par exemple) peut obtenir le label pour une durée de cinq ans. Condition sine qua non pour les écoles ou universités candidates : être membres de l'EFEED (European Foundation for Engineering Education Development) et mettre en valeur leur stratégie de positionnement ainsi que leurs objectifs à long terme, tout en faisant valoir leur volonté d'amélioration. Une procédure jugée lourde et coûteuse Les écoles doivent ensuite procéder à une auto-évaluation de leurs formations, grâce à un référentiel spécifique qui insiste sur la cohérence de leur démarche de progrès en portant à la fois sur la qualité des formations, le recrutement des élèves, les relations avec les entreprises, l'innovation et la recherche, l'esprit d'entreprise ou encore la dimension internationale et la mise en oeuvre d'une assurance qualité. Si en France, certains établissements comme l'Insa de Lyon, Supélec, et ParisTech, ont d'ores et déjà initié des démarches afin d'obtenir ce label, d'autres s'interrogent face à une procédure qu'ils estiment lourde et coûteuse. Des réserves sont également émises sur l'utilité du label et sa démarche, par rapport aux évaluations réalisées par la CTI (Commission des titres ingénieurs) Ils redoutent notamment de nouvelles contraintes administratives, certains effets pervers favorisant la recherche au détriment de la professionnalisation, un découpage par spécialités qui ne prendrait pas en compte les écoles généralistes et le référentiel métier, tel qu'il est défini actuellement.