Avec ce modèle, chaque couche est encapsulée à partir des autres, assurant ainsi l'interopérabilité à chaque changement de technologie. Dans l'expérience, les joueurs opèrent en couche 1, qui est la couche physique où les bits sont physiquement déplacés d'un système à l'autre. Cependant, les deux ordinateurs ne font pas la différence entre les paquets émis par l'un ou par l'autre des xylophones. « Avec une interface réseau et un OS bien configurés, une application ne sait pas et n'a pas besoin de connaître ce qui se passe au niveau de la couche physique » explique Stuart Geiger.

Réinventer l'interaction homme-machine

Le projet a également fourni quelques indications dans le domaine de la Human-Computer Interaction (HCI) (interaction homme-machine), thème de la conférence. Il a éprouvé une technique que les spécialistes du HCI utilisent pour concevoir des interfaces et baptisée Umwelt. Il s'agit d'imaginer ce que sera le monde des utilisateurs de ces interfaces. Ainsi, l'expérience avec les xylophones a permis aux participants d'avoir la sensation de devenir un circuit. Geiger Stuart a placé les joueurs de xylophones dans des boîtes en carton noir pour les isoler de leur environnement et pour qu'ils se concentrent uniquement sur la transmission des bits. La technique Umwelt « vous oblige à faire preuve d'empathie avec la technologie » conclut le chercheur.

Il n'est cependant pas le premier à substituer une technologie inhabituelle à la brique réseau. En 2001, le Groupe Bergen Linux User a utilisé des pigeons voyageurs pour mettre en réseau deux ordinateurs situés à trois miles de distance. Un autre groupe s'est servi de bongos où chaque tape était cadencée sur un rythme de 1 et de 0.