Le 28 novembre devait être un grand jour pour l'agence spatiale russe Roscosmos mais il a finalement viré au cauchemar. Après avoir pris son envol depuis la base de lancement Vostotchny près de Tsiolkovski en Sibérie, la fusée Soyuz-2.1b a en effet rencontré un problème lors de la séparation de son troisième étage, Fregat, ayant fait échouer la mise en orbite du satellite qui s'est très probablement écrasé en plein océan Atlantique Nord. Soyuz transportait notamment le satellite météorologique Meteor-M 2-1, ainsi que 18 modules appartenant à des institutions et entreprises de plusieurs pays (Canada, Etats-Unis, Japon, Allemagne, Suède et Norvège). 

D'après l'agence spatiale russe, qui a rédigé dans la foulée de l'incident un compte-rendu détaillé, un problème non détecté dans l’algorithme du programme utilisé pour le lancement, et qui n'était jusqu'alors jamais apparu lors de précédentes missions, en serait à l'origine. « L'algorithme du système de navigation a conclu à une orientation incorrecte de l'étage supérieur », a indiqué le vice-président de l'agence, Alexandre Ivanov, interrogé par l'AFP. « Malheureusement, nous avons été confrontés à un problème qui n'est pas lié à la qualité, à la rigueur dans l'industrie spatiale, mais à la particularité du logiciel utilisé ».

Une affaire remontée au plus haut niveau de l'Etat

Une explication qui n'a guère convaincu le vice-premier ministre russe chargé de l'espace, Dimitri Rogozine, qui a ouvertement critiqué l'agence spatiale nationale. « Les résultats de la commission de Roscosmos ne peuvent être considérés comme totalement objectifs puisqu'ils ne répondent pas à la question principale : comment une telle erreur peut avoir lieu et qui est responsable ». Une commission d'enquête a été créée pour analyser le travail de l'agence russe Roscosmos dont les résultats seront partagés avec les dirigeants du pays, au premier rang desquels un certain Vladimir Poutine.