Le logiciel embarqué a tenu ses premières assises en France. C'était le 7 mars dernier, à l'instigation du Syntec, tout à sa volonté de montrer à tous le dynamisme du secteur. Aujourd'hui atomisée, cloisonnée par grands secteurs (aéronautique, automobile, défense, télécommunications, loisirs numériques, équipement électrique, etc.), mais particulièrement prometteuse, et cruciale pour la compétitivité de la plupart des secteurs d'activité, l'industrie du logiciel embarqué aborde un épisode critique de son essor en France. Selon la cartographie du secteur dressée à la demande du ministère délégué à l'Industrie, de Syntec informatique et du réseau RNTL (Technologies logicielles), aux côtés des grands industriels (63 000 emplois concernés par les systèmes embarqués), s'activent quelque 2100 entreprises, éditeurs de logiciels et prestataires de services inclus, qui emploient 35 000 personnes. Pour autant, le secteur fait preuve d'un réel dynamisme avec un chiffre d'affaires en croissance de 13% en 2006 (750 ME pour les 400 éditeurs, 3300 ME pour 1700 sociétés de services). Un secteur jeune, porteur de forte croissance Près de la moitié de ces entreprises (42%) sont nées après 1995. Autant dire que la plupart de ces entreprises ne disposent pas de la taille critique qui leur permette d'investir pour accéder à la visibilité internationale. Mais « contrairement à l'industrie du logiciel traditionnelle, les grands industriels y jouent encore un rôle déterminant », précise le rapport accompagnant cette cartographie. Vis-à-vis du foisonnement de fournisseurs de technologie, ces grands donneurs d'ordre et contributeurs se posent en promoteurs d'un décloisonnement (transversalité des solutions) qui doit porter autant sur les outils de développement que sur les systèmes d'exploitation (OS), le middleware, les bases de données. Poussé par la standardisation des composants de base (processeurs, mémoires, bus), ce décloisonnement n'est encore qu'embryonnaire. D'où la feuille de route envisagée pour les cinq ans à venir par les animateurs de ce secteur, dont les réseaux de recherche et d'innovation technologique (RNTL), les pôles de compétitivité (douze pôles cités dans la cartographie), les pouvoirs publics et Syntec informatique. Selon le Livre blanc publié le 7 mars, les cinq plans d'action qui seront élaborés d'ici à la fin de l'année 2007 portent sur : - l'ouverture et le développement du marché (décloisonnement, exigences d'interopérabilité, etc) ; - la structuration et la consolidation des fournisseurs de technologie (renforcement des fonds propres, soutien juridique, organisation des réseaux d'acteurs, etc) ; - les transferts technologiques et essaimages ; - les compétences et la formation (adéquation et/ou écart entre l'offre de formation existante et prévue à moyen terme, attractivité du secteur) ; - l'anticipation des ruptures technologiques (renforcer l'écosystème de R&D, depuis la recherche publique jusqu'à la participation aux programmes européens).