Orange, grisé par le succès de l'iPhone 3G, semble ne faire que peu de cas de ses clients potentiels. Alors que l'opérateur a eu la riche idée de mettre en ligne un micro-site permettant de suivre en temps réel les stocks d'iPhone disponibles dans chacun de ses points de vente, les informations présentées se révèlent farfelues. Illustration ce matin dans deux boutiques censées, selon le site, détenir le téléphone tant convoité. L'agence des Champs-Elysées semble la plus prometteuse, avec des modèles 16 Go blancs et noirs en stock. Une heure après l'ouverture, nous nous présentons sur place mais c'est la douche froide : les rayonnages sont vides depuis plusieurs jours, seuls quelques iPhone 8 Go sont encore disponibles et le réapprovisionnement est prévu « demain, normalement ». Quelques stations de métro plus loin, détour par Neuilly, où le micro-site assure qu'il est possible d'acquérir des iPhone 3G 16 Go noirs. Un déplacement inutile puisque, là aussi, les commerciaux ne peuvent que démentir l'information et nous inviter à repasser « plus tard ». Les consommateurs pris pour des poires Les fausses informations présentées par Orange sont d'autant plus regrettables qu'elles ne sont vérifiables qu'à condition de se déplacer dans les agences. Ces dernières ne peuvent en effet être jointes par téléphone « pour privilégier le service aux clients présents physiquement », nous explique le service de presse. Dommage aussi qu'il soit impossible de réserver le téléphone, Orange préférant inciter ses futurs clients à « repasser régulièrement ». Ce principe varie cependant d'une boutique à l'autre, certaines acceptant de mettre de côté des iPhone. Contacté par la rédaction, Orange n'a pas tenu à communiquer sa réaction officielle. L'opérateur se contente d'indiquer que le smartphone « a connu un succès assez énorme dès sa première journée. On ne s'attendait pas à une telle affluence ». Une assertion difficile à entendre : le lancement de l'iPhone dans les autres pays où Apple a décidé de le distribuer a systématiquement été suivi par une pénurie. De là à dire que les marques à la pomme et à l'orange prennent leurs consommateurs pour des poires...