Trois jours pour transmettre  aux porteurs de projets, qu'ils interviennent à un niveau stratégique, tactique ou opérationnel, un état de l'art sur les méthodes, pratiques et technologies qui peuvent contribuer à la réussite de leurs objectifs de transformation. Pour sa deuxième année, l'Université d'été organisée par le cabinet Daylight Group, avec l'ENSIIE et l'IAE de Lille, propose en douze sessions, du 12 au 14 septembre, un concentré des fondamentaux à l'oeuvre dans les directions des systèmes d'information, expliqués par des experts de ces sujets et des hommes du métier. Le programme couvre l'essentiel des modèles utilisés. En partant de référentiels, normes ou méthodes tels que CMMi,  ITIL / ISO 20 000, CobiT / Val IT, PMBok, Prince 2 ou eSCM, qui rassemblent les meilleures pratiques autour du développement logiciel, du système d'information et de sa gouvernance, de la gestion de projets ou des relations clients/fournisseurs. Jusqu'aux méthodes de programmation agiles Scrum et XP (Extreme programming).

Des sessions sont également consacrées à la Business Intelligence et au cloud computing, respectivement animées par Louis Naugès, PDG de Revevol, et Fernando Iafrate, Senior manager BI chez Disney (*). La session sur le cloud computing abordera notamment la bureautique 2.0 et les applications en mode SaaS (software as a service). Celle consacrée à la Business Intelligence comportera un focus sur le Yield Management et l'optimisation des performances opérationnelles.

Les pièges à éviter et des cas pratiques


« Pour chaque session, nous demandons à l'expert de présenter le référentiel ou la méthode en question, ses conditions de mise en oeuvre, les pièges à éviter, et de le positionner par rapport au corpus global de modèles, le tout illustré par un cas pratique », détaille Fadi El Gemayel, PDG du cabinet de conseil en ingénierie organisationnelle Daylight Group. « L'objectif, en termes de pédagogie, ce n'est pas de sortir de ces sessions avec un savoir-faire opérationnel, mais de donner au chef de projet ou au décideur stratégique les moyens de discerner et de comprendre dans quel cas ces différents outils peuvent être utiles à son entreprise ou à son projet », ajoute-t-il. « Ce sont des sessions de culture générale sur lesquelles nous avons mis un point d'honneur à recruter ceux qui nous semblaient vraiment être les meilleurs dans leur discipline, un processus de relecture des supports par un comité technique ayant par ailleurs été mis en place pour s'assurer que la personne qui vient assister à une demi-journée en tire une véritable valeur ajoutée. » Les notes attribuées aux sessions sont affichées instantanément à leur issue. L'édition 2010 a recueilli un taux de satisfaction de 90%.

L'édition 2011 se clôt le mercredi à 19 heures sur une table ronde, ouverte au grand public, sur le thème « Projets, organisation et SI, au coeur de la compétitivité française ».  Cette discussion réunira, aux côtés du PDG de Daylight Group, le directeur du Pole de recherche en économie et gestion de l'Ecole Polytechnique, Pierre-Jean Benghozi, ainsi que Francis Massé Secrétaire Général de la DGAC, Michel Volle, président du groupe de travail « Informatisation » de l'Institut Montaigne.

Un observatoire des projets


Que ce soit au niveau de l'échelon politique ou de l'échelon stratégique, les décideurs manquent de vision sur ce qu'ils peuvent faire avec l'organisation et les systèmes d'information, constate le PDG de Daylight. « Et s'ils ont des idées, ils ont des difficultés pour mener les projets de transformation, ce qui conduit à des taux d'échec qui sont inacceptables. On reste prisonnier d'un cadre où les systèmes d'information sont considérés comme un problème d'informaticiens. On est très loin de ce qu'on pourrait faire. »

Fadi El Gemayel rappelle qu'il existe toujours un cloisonnement entre quatre catégories d'intervenants : les politiques, les décideurs « au sens stratégique du terme », les praticiens qui ont le savoir-faire sur le terrain et les scientifiques. « Ce sont des populations qui se parlent très peu. Eventuellement deux à deux, mais jamais toutes en même temps. Cela pose un véritable problème à l'échelle de l'économie française », estime-t-il. Les projets de transformation, à composante SI et organisation, sont un levier de compétitivité française qui est très peu pris en compte. On compte très peu d'entreprises ou d'administrations qui ont de véritables directions de l'organisation avec une vraie stratégie pour déployer les processus et être performant. »

Pour disposer de données plus précises, le cabinet de conseil a lancé un « observatoire des projets ». A partir d'un questionnaire, adressé à des décideurs en SI d'entreprises privées et publiques de plus de 250 salariés, il permettra d'étudier le niveau de réussite et de maîtrise de ces projets et de faire le lien avec les moyens, l'organisation et les méthodologies déployés en regard. « Les premiers résultats dont on dispose montrent que trop de projets échouent parce que l'on ne met pas les moyens pour les faire réussir », expose Fadi El Gemayel. Les résultats complets de cet observatoire seront communiqués à la fin de l'année par Daylight.

(*) Pour consulter le programme des sessions et s'inscrirehttp://www.universite-des-projets.org.

(*) L'Université d'été 2011 est organisée par Daylight Group, en partenariat avec l'ENSIIE, école d'ingénieurs spécialisée en informatique, l'IAE de Lille, CIO-Online et Le Monde Informatique. Elle prévoit d'accueillir une trentaine de participants.

Illustration : Fadi El Gemayel, PDG de Daylight (crédit : D.R.)