Annoncé en avril, le projet VMforce, qui associe VMware et Salesforce.com, se voulait être le « premier cloud d'entreprise pour les développeurs Java ». Même si la technologie ne sera dévoilée que cet automne, via une preview dédiée aux développeurs, Rod Johnson, responsable de la division SpringSource, rachetée par VMware l'an dernier, a laissé filtrer quelques informations sur les usages potentiels durant une interview.

« Les killers applications sur cette plateforme seront celles qui utiliseront des données Salesforce. Elles amélioreront la solution tout en interagissant avec sur les mêmes serveurs sur lesquelles elles ont été développées, et cela donnera des performances impressionnantes » affirme-t-il. « Mais VMforce sera aussi capable de faire tourner des applications Java d'entreprise. Vous pourrez programmer n'importe quelle application sur la plateforme et bénéficier de l'expérience de Salesforce ». En somme, les développeurs pourront à terme créer leurs programmes avec SpringSource et les déposer sur le cloud VMforce, qui intègrera nativement les plateformes mobiles et les outils de collaboration.

Des nuages et des langages

Il ajoute d'ailleurs qu'il a fallu, lors de la conception de ce cloud basé sur la technologie de virtualisation vSphere, mettre en place une interface suffisamment familière pour les développeurs Java et de rendre leurs logiciels compatibles avec le modèle de données Salesforce. Tandis que les clouds du type IaaS (infrastructure-as-a-service) tels que l'EC2 d'Amazon obligent les clients à administrer leurs propres serveurs virtuels, la solution PaaS (platform-as-a-service) comme VMforce rendent ces tâches inutiles. Tout ce qu'il reste à faire aux utilisateurs, c'est coder.

Malgré cela, chaque modèle de cloud a ses avantages. En IaaS, même s'il faut gérer plus de paramètres, tous les modèles de programmation sont soutenus. Avec du PaaS, les applications sont certes plus rapides à mettre en place, mais disposent d'une moindre portabilité, nécessitant d'être conçues selon le langage supporté par le fournisseur. « Notre but a toujours été d'optimiser la portabilité avec Spring, et nous essayons de faire en sorte que les applications Java puissent fonctionner sur différents clouds, hyperviseurs ou même sur les serveurs n'ayant pas été virtualisés », précise Rod Johnson.

Google App Engine : entre concurrence et partenariat

A l'heure actuelle, les principaux acteurs du cloud de type PaaS sont Windows Azure, Google App Engine et Salesforce. Le fondateur de Spring considère à ce propos que Google App Engine est entouré de trop de restrictions concernant ce qu'il est possible de faire avec les applications Java, ce que VMforce devrait selon lui grandement étendre pour coïncider avec les besoins des entreprises. Malgré ces critiques, VMware et Google se sont associés pour que les applications Java créées avec Spring tournent sur le cloud de Google, qui supporte à la fois Java et Python.

Il conclut enfin sur la relative indépendance de SpringSource par rapport à VMware malgré le rachat. « Nous contrôlons en grande partie notre propre destinée, et je suis moi-même très impliqué dans la stratégie globale de VMware ».