Il aura fallu dix-huit mois après son lancement officiel pour que Windows Live, service en ligne grand public, s'enrichisse de deux applications originales : Photo Gallery, un album photo en ligne et Windows Live Folder, espace de stockage et de partage de fichiers en ligne. Jusque-là, Microsoft n'avait fait que recycler des prestations déjà existantes comme le webmail. Cette lenteur rappelle celle de Google. Le label bêta (version) orne toujours la plupart de ses applications en ligne (dont Gmail) pour une raison bien simple : le niveau d'exigence d'une application en ligne proposée à des dizaines de millions de prospects est sans commune mesure avec celui réclamé d'un environnement micro. Autant les utilisateurs ont pris l'habitude d'accepter sans rechigner les bugs et failles de leur informatique personnelle estampillée Microsoft, autant il serait catastrophique de lancer des services en ligne balbutiants. Et puis, Microsoft ne peut pas lâcher la proie pour l'ombre. Autant Google, qui tire l'essentiel de ses revenus de la publicité autour de son moteur de recherche, peut se payer le luxe d'offrir à perte des applicatifs en ligne, autant Microsoft doit compenser un manque à gagner à la mesure du succès qu'il attend de Windows et d'Office Live, son offre en ligne professionnelle. C'est d'ailleurs seulement après avoir mis la main pour 6 Md$ sur aQuantive, régie publicitaire en ligne qui permet à Microsoft de disposer de nécessaire l'outil pour récolter la manne publicitaire, que la galaxie Live commence à prendre forme. Visiblement, les défenseurs du modèle client-serveur qui a fait la richesse de Microsoft ne sont pas près de lâcher prise.