Alibaba, filiale chinoise détenue à 40% par Yahoo, aurait laissé diffuser les photos d'une vingtaine de personnes recherchées par le gouvernement, suite aux émeutes sanglantes qui ont agité Lhassa (capitale du Tibet) il y a quelques jours. Pire encore, ces images sont accompagnées d'un commentaire encourageant les internautes à avertir la police s'ils sont en possession d'indices permettant de localiser ces personnes. La direction américaine de Yahoo se défend avec force d'avoir joué un quelconque rôle dans cette campagne de dénonciation. « Yahoo n'affiche pas sur ses sites les images de personnes recherchées par les autorités chinoises en lien avec les récents troubles au Tibet », a ainsi affirmé le groupe à l'AFP. Yahoo a par ailleurs souligné qu'il comptait revoir avec précision les conditions de publication de ces photos avec Alibaba. A quelques semaines de l'ouverture des Jeux Olympiques de Pékin (en août prochain), le gouvernement chinois n'en est pas à son premier coup en matière de répression des opinions individuelles sur Internet. La plupart des grands moteurs de recherche jouent d'ailleurs le jeu, à l'instar de Google, qui dès 2006 acceptait de censurer ses résultats pour la Chine, afin de se « conformer aux régulations et lois locales ». Il y a quelques jours, Google News et YouTube ont ainsi été bloqués - de manière radicale pour les uns, de façon plus complaisante pour les autres -, afin de mettre fin à la propagation de vidéos liées à la mutinerie tibétaine, des images jugées trop compromettantes pour le gouvernement chinois.