« Nous partons du constat que le patient va devenir de plus en plus actif dans sa santé, il va gérer son propre capital santé », reconnaît Patrice Cristofini, Exec VP Vertical Healthcare WEU chez Huawei. Le secteur de la santé évolue et profite aussi de cette déferlante du numérique. Quelques chiffres pour le constater : une hausse de 30 % d’ici à 2019 dans l’utilisation de robots, selon le cabinet IDC, pour délivrer un certain nombre de fournitures médicales et d’accessoires au sein des hôpitaux. De même, IDC estime qu’il y aura une évolution assez significative d’un engagement historiquement très passif du patient (simple visite chez le médecin) vers un engagement plus actif, à savoir un développement de l’autonomie du patient dans ses soins administrés. « D’ici à 2020, la capacité à capter les données et à mettre en place un certain nombre de processus permettront une croissance de 20 % des patients qui effectueront un suivi autonome de leur santé. Pour ce faire, ils bénéficieront de plusieurs outils qui communiqueront avec leur établissement de santé », précise Sébastien Lamour, consultant chez IDC. Reste un élément indispensable à prendre en compte, la sécurité. En effet, IDC indique que le nombre de ransomwares qui toucheront les établissements de santé va doubler d’ici à un an. En parallèle, un autre défi majeur est à prendre en compte pour Patrice Cristofini, c’est la gestion des données. « La grosse majorité des données viendra des patients. Cet afflux nécessitera des infrastructures adaptées et agiles. »

Une meilleure compréhension des besoins

A l’instar des acteurs du numérique, le médecin perçoit aussi, sur le terrain, l’émergence technologique du parcours de soin ou du parcours de santé, et ce, depuis plusieurs années. « Désormais, nous voyons aussi cette émergence sur la partie financière et organisationnelle avec des réflexions sur la mise en place de forfait notamment pour les maladies chroniques et de longue durée. Il est nécessaire d’avoir un système favorable permettant de mieux répartir les efforts en fonction des besoins », souligne François Teboul, directeur médical chez Visiomed. Et d’ajouter : « Aujourd’hui, nous sommes également capables de capter des facteurs prédictifs précoces, de 3 à 4 voire 5 jours avant que le patient ne ressente un symptôme. Le destin du patient va changer. » Enfin, de son côté, Jacqueline Marie Bianne, responsable BU santé chez SCC partage le point de vue du médecin et insiste aussi sur l’impact des objets connectés dans les établissements de santé et pour les patients : « Les objets connectés nous aident à mieux comprendre les enjeux pour nos clients et pour y répondre, nous collaborons de façon très étroite avec nos partenaires. Nous nous remettons en question sur les différents cas d’usage, ce qui nous permet ainsi d’adapter nos offres.
Pour exemple, les aspects logistiques des objets connectés, mais aussi le règlementaire autour de la protection de la donnée. »

 

Santé et numérique : comment le digital va changer l'offre des soins en France ?