Comme nous lavait récemment mentionné, pour Nicolas Delaporte, DSI au CHU de Toulouse, sa priorité est dassurer la continuité du service du SI et d’améliorer son interopérabilité malgré sa complexité. En effet, avec un patrimoine de 280 applications, plusieurs réseaux de stockage de type NAS et SAN, la gestion de plus de 12 000 postes de travail, les backbones réseaux, sans oublier les infrastructures hyperconvergées, la multiplication des environnements (de Windows à Linux en passant par le SaaS), la sécurité ou encore la gestion des datas, les équipes techniques du CHU ne chôment pas. A toutes ces tâches, le secteur de la santé fait face à des réglementations nationales et européennes de plus en plus exigeantes et est soumis aux centrales dachats qui adoptent une approche plus centralisée que locale. « Même certains de nos prestataires et éditeurs ont de plus en plus de mal à appréhender le secteur de la santé », ajoutait aussi Nicolas Delaporte. Il faut aussi faire face à l’inflation des prix alors que les budgets ne sont pas non plus extensibles. Cet exemple - même si la santé est un secteur particulièrement sensible - montre à quel point loptimisation du SI est primordiale pour le maintenir opérationnel. Et en parallèle, il faut aussi penser à sa modernisation pour répondre aux nouveaux usages, donner au SI plus de souplesse et de performances sans négliger la durabilité. « Chez HPE, notre challenge est justement de fluidifier les processus, de rendre cette infrastructure plus simple pour les équipes de développement et celles du SI, et ce, dans un environnement hybride », explique Philippe Rullaud, directeur commercial Infrastructures et directeur BU Serveurs chez HPE, et dajouter : « Nous avons bien sûr développé des méthodes pour faciliter cette digitalisation des processus, nous sommes capables de fournir une interface numérique qui permet aux équipes dinteragir avec les infrastructures, de provisionner en fonction des besoins et de saligner sur des budgets tout en prenant aussi en compte les aspects réglementaires et environnementaux. » Le cycle de vie d’un SI ne s’arrête finalement jamais, il évolue tout au long de la vie de lentreprise.  

La tendance est à l’hybridationdu SI à tous les niveaux 

L’arrivée du cloud public a bien sûr apporté plus de capacité aux entreprises, dinnovation et aussi de simplicité. En effet, lorsque lon clique sur un bouton pour obtenir un environnement de développement, on devient plus exigeant. Toutefois, pour Alexandre Caussignac, directeur technique de VMware France, beaucoup de clients qui étaient partis sur du cloud public reviennent en arrière pour des raisons économiques. Et les exemples ne manquent pas comme celui rapporté par notre site confrère CIO. « Désormais, ils nous demandent de moderniser leurs applications en mode on premise tout en réclamant des services que proposent déles hyperscaleurs », indique Alexandre Caussignac. Et comme le relève Philippe Rullaud : « Ce modèle apporté par le cloud public, il faut le répliquer de la même façon en interne, cest lobjectif du cloud privé et de plus en plus du cloud Edge. » Ces clouds devront donc être suffisamment modulaires et performants pour supporter tous types d’applications car, comme le concède le porte-parole de VMware, il nexiste pas une stratégie unique de migration des applications mais cinq voies définies. Alexandre Caussignac fait notamment référence aux 5 R du Gartner pour Rehost (ou lift and shift pour héberger lapplication sans la modifier), Refactor (pour migrer lapplication chez un fournisseur de services cloud), Revise (ou Replatform pour opérer des modifications sur lapplication et la déployer dans le cloud), Rebuild (pour réécrire lapplication depuis une plateforme PaaS par exemple) et enfin Replace (ou Repurchase pour remplacer une application existante par un logiciel commercial de type SaaS). Certaines applications nauront même jamais vocation à finir dans le cloud, que ce soit pour des raisons économiques, stratégiques ou règlementaires. A en croire tous nos interlocuteurs, la modernisation du SI passe donc par lhybridation et pour Emilie Gaudu, directrice commerciale Entreprises chez Lenovo ISG France, le meilleur moyen dy arriver reste lhyperconvergence qui amène cette efficacité interne tout en restant ouverte vers les clouds des hyperscalers. « De par notre indépendance, Lenovo avec sa gamme de serveurs ThinkAgile est capable de sadapter à toutes les demandes quel que soit lhyperviseur (Nutanix, VMware, Microsoft, etc.), nous fournissons des systèmes préconstruits pour des déploiements clés en main », précise Emilie Gaudu. De son côté, la modernisation du SI chez Red Hat passe par les technologies open source Openshift et le moteur d'orchestration des conteneurs Kubernetes. « Cette transformation vers les environnements conteneurisés, nous la menons bien sûr selon la maturité du client, dabord sur un projet bien identifié par exemple, cela peut débuter par des serveurs dapplications où il ny a pas de charges énormes pour aller par la suite vers des projets plus avancés autour des bases de données par exemple », explique David Szegedi, CTO de Red Hat France. Même son de cloche chez IBM. « L’architecture modulaire portée par les micro-services (ndlr : référence à Kubernetes et OpenShift) apporte de la flexibilité au SI à savoir décomposer une application monolithique en micro-services», renchérit Mimoun Lakri, Technical Manager chez IBM. Big Blue met aussi en avant le rôle de l’intégration de données quelle que soit leur localisation dans cette agilité. Bien sûr, dans cette transformation, peu importe la voie empruntée, la prise en compte des enjeux financiers est un point majeur et la FinOps en devient donc une composante essentielle. Cest dailleurs dans ce contexte quIBM a récemment acquis la société Apptio spécialisée dans les solutions FinOps pour les environnements hybrides.