Quand l’acquisition de VMware par Broadcom a été annoncée il y a maintenant plus d’un an, le marché et les analystes s’accordaient à penser que ce n'était pas simplement une opération stratégique majeure. Elle a surtout agi comme un catalyseur, révélant brutalement les lignes de fracture dans les environnements IT virtualisés et les relations qu’entretiennent les éditeurs avec leurs clients, partenaires et OEM. Aujourd’hui, la prophétie s’est réalisée : la rupture est consommée. Il n’aura fallu que quelques mois pour que la promesse d’un changement se transforme en onde de choc. La disparition des licences perpétuelles, l’imposition de bundles, l’augmentation du seuil minimum de cœurs : autant de mesures qui ont mécaniquement fait exploser les factures. Les hausses de prix atteignent parfois 300 %, voire bien davantage selon certaines analyses. Broadcom n’a pas cherché à dissimuler sa stratégie : recentrage sur les clients les plus rentables, restructuration de la base de partenaires, et transformation profonde de l’offre.
Cette exécution, somme toute brutale, n’a pas manqué de provoquer une réplique. Des distributeurs historiques comme Ingram Micro ont rompu les rangs. Des sociétés clientes, telles que le géant américain de la téléphonie AT&T, sont allés jusqu’à poursuivre Broadcom en justice, dénonçant une augmentation tarifaire de plus de 1 000 % sur certains produits. Dans ce contexte, l’équation économique devient difficilement tenable pour de nombreux utilisateurs, contraints d’envisager une sortie progressive de l’écosystème VMware. Si certains OEM maintiennent pour l’instant leur soutien, d’autres commencent à explorer des voies alternatives. Dell et Cisco, par exemple, resserrent leurs liens avec Nutanix, misant sur une approche plus ouverte et plus résiliente. De leur côté, les clients accélèrent l’allongement des cycles d’amortissement pour gagner du temps, tandis que Gartner estime que d’ici 2028, 70 % d’entre eux auront migré au moins la moitié de leurs charges de travail. Le cloud hybride, qui faisait autrefois figure de promesse fédératrice, s’est vu fragilisé. L’abandon par AWS de la solution VMC marque un tournant. Broadcom semble préférer des architectures plus fermées, centrées sur le datacenter traditionnel, quitte à ignorer les dynamiques d’agilité recherchées par la plupart des entreprises. À l’inverse, les approches orientées edge, cloud public et environnement hybride portées par d’autres acteurs apparaissent comme de plus en plus séduisantes. Enfin, la vente de la division End User Computing de VMware, rebaptisée Omnissa, reflète cette volonté de simplification radicale. Cette cession, bien que stratégique, ouvre aussi la porte à de nouveaux équilibres dans la gestion des environnements utilisateurs.
L’année écoulée n’aura donc pas simplement confirmé des prédictions. Elle a démontré à quel point la stabilité d’un écosystème peut être remise en cause du jour au lendemain, et combien il est essentiel, pour les entreprises, de garder une marge de manœuvre technologique. Car dans un monde IT de plus en plus fragmenté, ce n’est pas seulement la technologie qui fait la différence, mais la capacité à l’adapter aux bouleversements.
Stéphane Berthaud, Director, Systems Engineering France & Afrique du nord-ouest, Nutanix
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